Je suis née à Daytona Beach et j'ai une vie tranquille, tout ce qu'il y a de plus banal. Ma mère est caissière dans un supermarché, mon père agent comptable. Je suis fille unique, mais sans être pourrie gâtée. Mes parents sont parfois sévères, mais toujours justes. Et puis, on ne peut pas vraiment dire que je sois une fille à problèmes. De bonnes notes à l'école, aidant aux tâches ménagères sans trop me plaindre, rentrant toujours à une heure décente ... et pour cause, je ne sors pas beaucoup de chez moi.

J'ai toujours été de nature timide et introvertie. J'aime mieux rester au coin de feu avec un bon manga plutôt que de sortir en boîte. Je préfère l'art de l'origami au shopping, l'entretien de mes bonsaïs aux séances de manucure. Je suis fascinée par la culture asiatique, mais je n'ai pas grand monde avec qui partager cette passion. Mes parents y restent hermétiques, et je n'ai pas tellement d'amis. J'ai toujours eu du mal à me lier avec les autres, je ne suis pas très douée pour les liens affectifs. En fait, je suis une fille plutôt solitaire.

Bref, ma vie était tout ce qu'il y a de plus normal, jusqu'à ce que je découvre que je suis une mutante. J'avais treize ans. Je venais de réaliser un pliage origami en forme de cygne. C'était la première fois que je réussisais ce modèle, et j'en était fière. À tel point qu'il a pris vie. Littéralement. Mon cygne de papier s'est envolé, d'un coup d'aile de cellulose il a décollé de ma table de travail pour aller planer dans ma chambre, décrivant de larges cercles autour de ma chaise roulante, tandis que je le suivais des yeux, bouche-bée, abasourdie.

La polémique sur les mutants battait son plein, alors je n'ai pas osé en parler. À personne. Je me contentais d'animer mes pliages, dans le secret de ma chambre d'adolescente. J'ai vite remarqué que mon pouvoir ne fonctionnait que sur les pliages de papier, et uniquement sur ceux que j'avais moi-même confectionné. Et puis on a commencé à parler du Projet Chimère. J'ai suivi l'ouverture de l'Academy de loin, mais je n'ai pas cherché à les contacter. Qu'irais-je faire dans cette école ? Leur but était d'aider les jeunes mutants à contrôler leur don pour les mettre au service de la société. Je maîtrisais parfaitement le mien - il ne demandait pas beaucoup d'efforts en même temps - et je ne voyais pas vraiment en quoi ce pouvoir pourrait servir la société. Je n'avais donc rien à faire à l'Academy des Héros.

Cependant, il me semblait que l'image des mutants avait été nettement améliorée par ce Projet. C'est pourquoi, je me décidai à cesser de me cacher. Un jour, à l'école, je décidai d'aller manger en compagnie de deux filles avec lesquelles il m'arrivait de discuter. Nous n'étions pas vraiment amies, mais elles avaient toujours été gentilles, ce qui me mit en confiance. Et au beau milieu du self, je fis une démonstration de mon don en faisant voleter trois papillons de papier au-dessus de la table. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en faisant cela, mais certainement au silence de plomb qui recouvrit le self en un instant, balayant les conversations enjouées et le cliquetis des couverts. Tous les regards étaient posés sur moi, je rougis violemment et mes trois papillons retombèrent brusquement. L'un d'eux échoua dans l'assiette de ma voisine de table, s'imbibant de sauce tomate. La fille repoussa son plateau avec un air de dégoût et quitta la table sans m'accorder un seul regard.

Depuis ce jour-là, je suis une paria dans mon école. Les élèves m'évitent, me regardent de travers, chuchotent sur mon passage. Déjà que je n'avais pas beaucoup d'amis ... Je suis définitivement cataloguée comme la marginale, la fille bizarre à qui il-ne-faut-surtout-pas-parler. Un petit groupe me mène la vie dure, avec à leur tête Mathias Lemore, un garçon de mon âge. C'est étrange, nous étions voisins avant, et enfants, nous jouions souvent ensemble. Mais c'est comme s'il avait subitement oublié ce passé commun pour ne plus voir en moi que la mutante, le monstre, l'abomination de la nature. Avec ses acolytes, ils n'hésitent pas à m'insulter, me bousculer dans les couloirs ... Ils ne se sont pas encore montrés véritablement violents, mais ils me fichent une peur bleue et je n'ai pas le cran de leur répondre, ni le courage de me défendre.

Pathétique, hein ?
Ah oui, c'est un autre de mes traits de caractère, j'ai tendance à me dévaloriser.

Concernant mes parents ... c'est assez compliqué. Après la catastrophe de ma "démonstration ratée" à l'école, je suis rentrée à la maison en larmes, et je leur ai tout raconté. Ça les as pas mal remué, même s'ils se sont efforcés de le masquer. Ils m'ont assuré que ce n'était pas grave, que je devais pas écouter ce qu'on me disait à l'école, que je n'étais pas un monstre. Ils ont répété toute la soirée qu'ils m'aimaient, et que le fait que je sois mutante ne changeait rien pour eux, mais je pense qu'ils cherchaient plus à se convaincre eux-même que moi. Pour preuve, après cet épisode, un fossé s'est peu à peu creusé entre mes parents et moi. Ils ne me regardent plus de la même façon, et cherchent à m'éviter, je le sens. Aujourd'hui, on ne se parle plus vraiment, et ils ignorent à quel point les choses se sont dégradés pour moi à l'école.

Je n'ai personne à me confier, alors je me réfugie dans les mangas, les livres et l'art de l'origami.

âge • 20 ans !
prénom ou pseudo • Miss Macaronii
sexe • Fille !
comment as tu connu le forum ? • À ton avis ?
présence • une à deux fois par semaine, je pense ...
autre chose ? • Bwaaaaaah !
code du règlement • Sérieux ?