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 Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...

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Jeyne E. Swann
Jeyne E. Swann


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MessageSujet: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptySam 29 Juin - 18:38

J'étais aux toilettes lorsque la sonnerie de l'établissement retentit, marquant la fin de l'inter-cours. J'allai au lavabo, ouvris le robinet et me lavai les mains. Je pris mon temps, n'étant guère pressée à l'idée d'aller en cours de littérature. Pas que j'ai quelque chose contre, au contraire, c'était l'une de mes matières favorites. Mais le cours d'aujourd'hui serait légèrement différent, puisque le professeur, Mr Deno, accueillait un intervenant extérieur. Un flic. Enfin, pas n'importe quel flic. Un ancien militaire. Sans doute le plus connu de Daytona.

Le Commandant McKnight.
L'un des initiateurs du Projet Chimère.

Je me passai un peu d'eau sur le visage. Sans trop savoir pourquoi, j'appréhendai cette rencontre. Sans doute parce que j'avais appris à fuir toute confrontation avec ma nature. Je fermai les yeux, dégoûtée de moi-même. Les belles résolutions prises après ma rencontre avec Billy n'avaient pas fait long feu. Surtout que Sébastian et ses copains s'étaient appliqués à se venger pour l'incident de la bibliothèque, se réjouissant de l'absence de mon "protecteur". En fait, rien n'avait changé. J'étais toujours la paria, la sale mutante, l'erreur de la nature. Enfin, à un détail près.

Quand Sébastian, Mathias et les autres m'étaient tombés dessus, de lendemain de ma rencontre avec Billy, ils m'avaient insultée, un peu bousculée et humiliée comme ils savent si bien le faire. Mais cette fois, j'avais soutenu leur regard au lieu de baisser la tête et de laisser faire. Bon, je ne m'étais pas défendue pour autant, j'étais restée immobile et muette. Mais je n'avais pas baissé les yeux, gardant mes prunelles ancrées dans les leurs, malgré mon estomac noué et mon cœur battant la chamade, malgré ma foutue envie de baisser les paupières. Je m'étais répétée en boucle que je devais tenir, garder la tête haute, affronter leur regard. Même si ça ne servait à rien, même si ça ne changeait rien, même si ça semblait stupide. C'était déjà presque une victoire. C'était peut-être rien, mais ça m'avait paru important. Cela me paraissait important.

Étrangement, les garçons avaient paru gênés, mal à l'aise. Ils étaient partis plus vite que d'ordinaire, me laissant seule avec mon sac éventré sur le sol, mes affaires éparpillées un peu partout. Je m'étais laissée glisser au sol, tremblante. Un rire nerveux m'avait traversé. Peut-être que Sébastian et les autres, confronté à mon regard, avait réalisé la gravité de leur comportement. Ou peut-être que je me faisais des idées, que j'essayais puérilement de me convaincre que les choses changeaient, alors que c'était tout le contraire.

Je me secouai, j'allais être en retard. Je récupérais mon sac et sortit des toilettes en trombe. J'escaladai les escaliers avant d'arriver au bon étage. J'arrivai devant ma salle juste au moment où les derniers élèves entraient. J'allais à leur suite, légèrement essoufflée, et allai m'installer à une place de libre au fond de la classe. J'avais l'impression que les autres élèves me suivaient du regard, mais je me trompais peut-être. Tous ici savaient que j'étais une mutante, et McKnight venait justement pour parler de ce sujet. Je sentis une boule douloureuse se nouer dans le creux de mon ventre, comme je m'asseyais. Je me mordis la lèvre, je devais arrêter d'être négative.

Qui sait, cette intervention permettrait peut-être d'améliorer ma situation ...
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Terrence L. McKnight
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 30 Juin - 11:22


Face à la recrudescence d'actes "anti-mutant" en ville, notamment de la part de jeunes, le sénateur m'avait demandé si, à tout hasard, sur mon temps libre, je n'aurais pas quelques heures à accorder à la sensibilisation du public. Bien évidemment, sous le couvert d'être une requête apparemment anodine, ça n'en était pas moins un ordre courtois. J'avais d'abord commencé cette "tournée de sensibilisation" par l'école de mon fils, bien que ça passait sans doute au dessus de la tête de tous ses enfants, qui étaient au stade ou les super-pouvoirs, c'est forcément hyper méga super cool. Puis, je devais passer dans les différents collèges et lycées de la ville. Ce qui ne serait pas du tout la même chose, à mon avis. Dire que dans une paire d'années même pas, mon fils ferait partie de ces collégiens. Comme la plupart des parents, je n'avais pas envie que mon fils entre dans l'âge bête. S'il était ne serait-ce que moitié moins effronté que moi au même âge, se serait sans doute un petit miracle. J'avais opté pour une tenue plutôt décontractée, le but étant de ne pas intimider les gens en arrivant par exemple en uniforme de cérémonie - que je ne sortais, de toutes façons que pour les incontournables fêtes nationales et autres Remember Day. Non, dans un lycée, il valait mieux opter pour le classique jean droit, chemise et veste de costume. Comme je ne devais intervenir qu'à partir de dix heures, j'avais eu un peu de temps devant moi, et j'en avais profité pour passer un coup de fil à mes parents, restés sur Hawaï, comme toujours, ils voulaient savoir comment allait Noah, qu'on devrait y aller passer des vacances, peut-être pour Noël ? , les choses habituelles. Puis il avait été temps d'aller au lycée.

C'est toujours étrange de remettre les pieds dans un établissement scolaire plus de dix ans après être "sorti du système". Je fus tout d'abord accueilli par le directeur, un homme jovial qui entrait dans la cinquantaine et qui se trouvait "vraiment honoré qu'une personne comme moi s'investisse auprès des jeunes". L'effet des médailles militaires, peut-être. Au moins, c'était plutôt agréable comme accueil. Nous discutâmes un moment, puis il me mena près de la première classe avec laquelle j'allais intervenir. Heureusement que je ne me retrouvais pas devant un amphithéâtre complet. Non pas que des ados soient très effrayants, mais je préférais autant m'exprimer devant un groupe restreint. C'était un cours de littérature, et le silence se fit une fois que j'entrais dans la salle. Une bonne vingtaine de paires d'yeux rivés sur moi. J'allais serrer la main du professeur.

- Merci, monsieur Deno d'accepter de me laisser intervenir sur votre temps de cours.

A mon avis, la plupart des jeunes devaient être fous de joie à l'idée de cette interruption. Je me tournais ensuite vers les adolescents.

- J'imagine que vous savez tous qui je suis. Le Commandant Terrence McKnight.

Murmure d'aquiescement.

- Vous vous doutez sans doute du motif de ma présence.

Bon, niveau réaction, je crois qu'ils tenaient plus du mollusque que de l'être humain...

- Les actes "anti-mutants" comme vous l'aurez remarqué ont globalement augmenté ces derniers temps. Il semblerait que la plupart des auteurs de ces actes soient jeunes, pour l'instant, en soit, ce n'est rien de grave, de la peinture sur des murs, même si c'est un délit, n'est pas en soit une atteinte à l'intégrité physique d'une personne, mais... moralement... C'est une autre histoire. "Sales mutants". Cela peut vous paraître dérisoire, j'en vois certains sourire. Mais remontez il y a soixante ans de cela et remplacez le mot "mutant" par... juif, homosexuel, handicapé mental, tzigane. Vous trouvez toujours cela aussi drôle ?

On aurait pu entendre une mouche voler. Visiblement, je l'avais à présent, leur attention pleine et entière.

- Parce que ça commence juste avec des mots. Mais après, que va-t-il se passer ? Des agressions, des dérives, parce que c'est un schéma qui s'est déjà vu reproduire dans l'histoire, et malheureusement pas juste une fois. Regardez autour de vous. Vos camarades de classe. Peut-être certains d'entre eux ont déjà développé leur "don". Peut-être que pour d'autre ça viendra plus tard. Ou peut-être pas du tout. Mais parmi ces mêmes personnes, certains sont meilleurs en maths que d'autres. Certains ont des facilités en langues étrangères, ou que sais-je encore. Certains sont peut-être même dyslexiques. La "mutation" n'est pas une tare. Est-ce que parce qu'on peut faire bouger un objet d'une simple pensée...

Je fis léviter la trousse d'une élève qui eut un geste de recul, déclenchant quelques rires.

-... nous sommes plus mauvais qu'un autre ? Je ne pense pas. J'ai vu des hommes se servir d'un pouvoir comme celui-ci pour sauver un de leur camarade coincé et en danger mortel. Et j'ai aussi vu un homme sans don ouvrir le feu sur des civils désarmés. Alors dites-moi qui de ces deux personnes est la plus dangereuse ? Le Projet Chimère et les personnes qui y participent ont pour vocation d'aider toute personne possédant un don, quel qu'il soit, à s'en servir. Et à le faire de manière juste.

J'observais les élèves qui s'échangeaient des coups d'oeils entre eux et j'attendis en silence que l'un d'entre eux se manifeste, positivement ou non. Car il fallait bien qu'il y ait un débat pour que cette intervention soit efficace.

//Si tu veux faire intervenir Sebastian ou un de ses copains x)
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Jeyne E. Swann
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 30 Juin - 13:06

McKnight était entré dans la salle de cour, dans une tenue qui se voulait décontractée. Il salua le professeur Deno puis se présenta. La plupart des élèves n'étaient pas forcément attentifs, voyant là une bonne occasion pour rater le cours de littérature. Les choses changèrent lorsque l'ancien militaire commença son discours, n'hésitant pas à mettre des mots, durs et violents, sur ce que la plupart ne considéraient que comme une simple et inoffensive farce. Lorsqu'il émit la possibilité que certains d'entre nous, ici, dans cette classe, possèdent un don, quelques regards se tournèrent vers moi, mais restèrent discrets. Pour ma part, je ne savais pas très bien comment je me sentais. J'avais l'impression d'être face au compte à rebours d'une bombe atomique, sans pouvoir rien faire pour l'arrêter. Peut-être même que je ne voulais pas l'arrêter...

Le Commandant fit même une petite démonstration, faisant léviter la trousse de Jennifer, qui eut un mouvement de recul, ce qui provoqua quelques rires amusés. Je jetai un coup d'oeil à Sébastian, Mathias et les autres. Ils étaient parfaitement impassibles. Je doute qu'ils osent s'en prendre directement à McKnight, mais ils ne resteraient certainement pas sans rien faire. Lorsque l'homme acheva son discours, un silence tendu s'empara de la salle. J'hésitai à intervenir. Son discours résonnait un peu en écho à celui de Billy, mais j'étais trop timide et réservée pour oser prendre la parole. Surtout que, vu la situation, tout le monde serait pendue à mes lèvres. Après tout, j'étais LA mutante de la classe.

- C'est bien beau votre discours, intervint finalement Sébastian, mais concrètement, les mutants représentent quand même un danger.

Tous les regards étaient tournés vers lui. Il se racla la gorge.

- Je veux dire, je ne dénigre absolument pas ce que vous faites au Projet Chimère. Au contraire. Je pense que ça peux éviter bien des accidents ...

Menteur, songeai-je. Combien de fois l'avais-je entendu médire sur l'Academy et leurs élèves ? Taxer les politiques de cinglés pour faire confiance à des mutants ? Mais il ne l'avouerait jamais aujourd'hui, là, devant le prof et McKnight. McKnight qui était un mutant, et l'un des initiateur du Projet Chimère. McKnight qui, malgré son jean et sa chemise passe-partout, transpirait l'ordre, le militaire, le dur.

- Mais je pense à tous les autres, qui n'ont jamais mis les pieds à l'Academy. Qui peuvent provoquer des catastrophes, volontairement ou pas. Même pour ceux qui affirment se contrôler. On n'est jamais à l'abri d'un accident.

Putain, j'avais oublié qu'il était si bon comédien. Il se donnait le beau rôle, celui de l'ado gentil, intelligent, honnête, mais effrayé par tous ces horribles mutants. Il trompait son monde avec brio, avec son air hésitant, son sourire timide. Son charisme naturel achevait de parfaire la prestation, le faisant passer pour le chic type qu'il n'était pas.

Et ça me révoltait.

- Alors bien sûr que les mutants sont des êtres humains comme les autres, mais ils représentent quand même un danger pour la société... Et...

Il marqua une pause calculée.

- ... n'est-il pas naturel de chercher à se défendre contre le danger ?

Son ton hésitant, comme si cette alternative lui déplaisait, tout en lui apparaissant comme nécessaire, inévitable, juste. Quel enculé.

- Arrête de te chercher des excuses, marmonnai-je entre mes dents.

D'un seul coup, tous les yeux se braquèrent sur moi, et je me ratatinai sur ma chaise. Les mots m'avaient échappés, mais je n'avais pas parlé si fort que ça. J'étais donc un peu surprise que l'attention se tourne ainsi sur moi. A croire qu'ils me surveillaient tous discrètement pour voir ma réaction. Sébastian, trois rangs devant, se tourna vers moi et me fusilla du regard, profitant du fait que McKnight et Deno, derrière lui, ne puisse le voir. Un bref instant, je fus tentée de me réfugiée sous ma table et de me faire aussi petite qu'une souris. Mais ce n'était pas vraiment une option envisageable. 

Alors, prise d'une impulsion subite, venue de je-ne-sais-où, je redressai la tête, et sans le lâcher des yeux, je déclarai :

- Ose me regarder en face et affirmer que je représente un danger. Pour toi, ou pour n'importe qui d'autre. 

Une grimace déforma son visage de tombeur, mais il ne trouva rien à dire.
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Terrence L. McKnight
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 30 Juin - 17:59


Je laissais aux étudiants le temps de se "remettre" de mon petit discours. Cela prit quelques instants. La première personne à rompre le silence fut un garçon.

- C'est bien beau votre discours, mais concrètement, les mutants représentent quand même un danger.

Les autres élèves le fixèrent. Je lui fis signe de poursuivre, pour développer ses arguments. Il se racla la gorge.

- Je veux dire, je ne dénigre absolument pas ce que vous faites au Projet Chimère. Au contraire. Je pense que ça peux éviter bien des accidents ... - Mais je pense à tous les autres, qui n'ont jamais mis les pieds à l'Academy. Qui peuvent provoquer des catastrophes, volontairement ou pas. Même pour ceux qui affirment se contrôler. On n'est jamais à l'abri d'un accident.

Il y eut quelques murmures d'assentiment. Il n'avait ni tort, ni raison malheureusement. Cependant, je le laissais poursuivre, histoire de voir si quelqu'un allait "prendre la défense" des mutants.

- Alors bien sûr que les mutants sont des êtres humains comme les autres, mais ils représentent quand même un danger pour la société... Et...

Pause théâtrale. Un peu trop pour que ce soit sincère, à mon goût.

- ... n'est-il pas naturel de chercher à se défendre contre le danger ?
- C'est pour cela qu'il existe la police et l'armée. Des gens dont le métier est de protéger les autres.


Et c'était vrai. Les milices "de quartier" ou non étaient de vrais fléaux qui mettaient en danger la vie des citoyens.

- Arrête de te chercher des excuses

Cette réplique venait d'une fille au fond de la classe. Visiblement les autres élèves furent aussi surpris que moi, puisqu'ils se tournèrent vers elle. On aurait dit qu'elle voulait rentrer sous terre. Pendant quelques secondes seulement. Puis elle redressa fièrement la tête - une attitude qui me fit penser à ma petite soeur. Elle fixait un garçon qui se trouvait devant moi et qui me tournait actuellement le dos.

- Ose me regarder en face et affirmer que je représente un danger. Pour toi, ou pour n'importe qui d'autre.

Pas de réponse. Oh, oh, un point pour la demoiselle.

- Doucement. Nous ne sommes pas là pour déclencher la Troisième Guerre mondiale.

Mon petit trait d'humour ne fit cependant pas mouche.

- Contrairement à ce que tu penses, jeune homme, il nn'existe que peu de personnes maitrisant pas leur don. Tu joues au football, n'est-ce pas?

Acquiescement.

- Laisse moi deviner... Quaterback titulaire ?

Nouveau oui.

- Est-ce que la première fois que le coach t'as mis un ballon entre les mains, tu as été capable de faire une passe parfaite ?

Cette fois-ci, ce fut un non.

- Mais a chaque nouvelle passe, tu t'améliorais, pas vrai ? Sinon, tu ne serais pas titulaire aujourd'hui. Pour les dons c'est pareil. Il faut s'entrainer. Et croyez moi, comme tout effort, lorsqu'on dépasse la limite, on le paye. Si tous ne viennent pas à l'Academy, ils ne sont pas livrés à eux mêmes. Comme les membres d'une même équipe, ou d'une même section, nous nous entraidons. Certes, en de rares cas, il peut arriver que certains ne soient jamais "découverts", mais il s'agit pour la plupart de dons inoffensifs ou fort peu développés.

Peut-être était-ce le cas de la jeune fille du fond de la classe.

- Maintenant, ... c'est quoi ton prénom ?
- Sebastian.

Seb le ronchon, donc...

- Maintenant, Sebastian, imagine que tu vas... Je ne sais pas moi... Tu vas au cinéma avec un ou deux de tes potes de l'équipe de football. Parmi eux, mais tu ne le sais pas, l'un d'eux à le don, par exemple, d'attirer ou repousser tout corps métallique. En sortant du cinéma, un voyou tente de vous braquer avec un flingue. Ou est le danger ? Ton pote linebacker, ou le type qui tient un 9mm braqué en plein sur ton coeur ? Le danger vient de l'ignorance. Le danger pour la société, c'est celui qui conduit ivre, celui qui pense qu'il est au-dessus des lois, celui qui veut imposer sa vision des choses par la violence. Il est là, le danger.

Le danger, c'était aussi ces gamins, qui suivaient aveuglement des idéologies qu'ils ne comprenaient même pas.

- Est-ce que la jeune demoiselle du fond peut venir me rejoindre ?

Elle hésita, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle finit par venir en trainant un peu les pieds. Je lui fis un sourire amical.

- Bien est-ce que quelqu'un trouve mademoiselle ? - Elle dit son nom - dangereuse ?

Regards gênés, donc, ce n'était pas nouveau, son pouvoir.

- Parce que personnellement, je crois que si je mettais mon arme de service entre ses mains, je pense qu'elle aurait peur d'être mordue... Voilà, vous avez devant vous une "sale mutante", deux si on me compte. Est-ce que vous avez été en danger, une seule fois depuis que je suis entré ? Non, pas. Maintenant, vas-y, Sebastian, dis lui si elle est dangereuse ou pas. Regardez vous, vous aurez bientôt ou vous avez déjà dix-huit ans. L'âge de raison dans la plupart des pays du monde. Vous devez vous forgez vous mêmes une vision de ce monde. Vous n'êtes plus l'enfant de cinq ans pour qui on choisit. Vous êtes l'avenir de ce pays. C'est à vous de décider si vous voulez que vos petits frères, petites soeurs, petits cousins, neveux, nièces et enfants grandissent dans un pays de droits ou bien dans une dictature. Parce que vous n'avez peut-être pas de don, mais vos enfants ou même vos frères et soeurs pourraient en avoir. Réfléchissez y. Si votre frère pouvait allumer un feu par la pensée, n'en serait-il pas moins votre frère ? Il ne serait pas forcément un pyromane. Il pourrait aider les pompiers, par exemple.
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Jeyne E. Swann
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 30 Juin - 21:57

Sébastian nous avait offert un joli spectacle, se faisant passer pour un gentil garçon. Tant d'hypocrisie me révoltait et les mots s'échappèrent de ma bouche sans que je ne puisse les retenir, et je me retrouvai, sans trop savoir comment, à défier Sébastian sous les yeux éberlués de la classe toute entière. Le garçon ne répondit à ma provocation, même si je me doutais bien qu'il viendrait se venger, dès que McKnight serait parti. Il avait eu la même réaction face à Billy.

- Doucement, intervint finalement ce dernier. Nous ne sommes pas là pour déclencher la Troisième Guerre mondiale.

Personne ne réagit à sa tentative d'humour, mais l'attention se détacha de moi pour se porter sur l'ancien militaire. Ce qui n'était pas pour me déplaire. Je détestai me retrouver sous le feu des projecteurs. L'intervenant se lança dans une démonstration visant à expliquer qu'avoir un "don" et le maîtriser n'était guère différent que d'apprendre à pratiquer un sport. Je n'allais pas le contredire, même si pour ma part, utiliser mon pouvoir ne m'avait demandé aucun apprentissage particulier. Il poursuivit son discours sur la véritable nature du danger dans la société, et j'eus l'impression que certains élèves étaient assez réceptifs à ce discours. Est-ce que cela leur rentrerait dans le crâne ou est-ce que l'info rentrerait dans une oreille pour ressortir par l'autre la minute d'après ? Je n'étais hélas pas très optimiste à ce sujet.

- Est-ce que la jeune demoiselle du fond peut venir me rejoindre ?

La phrase me sortit de mes réflexions. Quoi ? Quoi ? Quoi ? Il était pas sérieux là ? Apparemment, si. Quelle plaie. J'avais déjà suffisamment attiré l'attention générale pour aujourd'hui. Je me résignai cependant à me lever pour le rejoindre, traînant un peu des pieds, sentant les regards peser sur mon dos. Je me postai à ses côtés, mais un peu en retrait, bras croisés contre mon ventre, comme pour me protéger d'une éventuelle attaque, les yeux baissés sur le sol. La belle assurance qui me prenait parfois ne durait jamais très longtemps.

- Bien est-ce que quelqu'un trouve mademoiselle ?

Il se tourna vers moi, m'interrogeant silencieusement. Je buguai un instant avant de réagir.

- Jeyne Swann.
- ...dangereuse ?

Les élèves échangèrent des regards gênés, mais personne ne dit rien.

- Parce que personnellement, je crois que si je mettais mon arme de service entre ses mains, je pense qu'elle aurait peur d'être mordue...

Je piquai un far à cette remarque, même si cela n'avait rien d'une insulte. En fait, il avait parfaitement raison.

- Voilà, vous avez devant vous une "sale mutante", deux si on me compte. Est-ce que vous avez été en danger, une seule fois depuis que je suis entré ? Non, pas. Maintenant, vas-y, Sebastian, dis lui si elle est dangereuse ou pas. Regardez vous, vous aurez bientôt ou vous avez déjà dix-huit ans. L'âge de raison dans la plupart des pays du monde. Vous devez vous forgez vous mêmes une vision de ce monde. Vous n'êtes plus l'enfant de cinq ans pour qui on choisit. Vous êtes l'avenir de ce pays.

Je ne pus m'empêcher de le trouver un peu pompeux même si ce qu'il disait n'était pas dénué de sens. La plupart des élèves ici présents étaient déjà presque des adultes, mais ils se comportaient encore trop souvent comme de vulgaires gamins.

- C'est à vous de décider si vous voulez que vos petits frères, petites soeurs, petits cousins, neveux, nièces et enfants grandissent dans un pays de droits ou bien dans une dictature. Parce que vous n'avez peut-être pas de don, mais vos enfants ou même vos frères et soeurs pourraient en avoir. Réfléchissez y. Si votre frère pouvait allumer un feu par la pensée, n'en serait-il pas moins votre frère ? Il ne serait pas forcément un pyromane. Il pourrait aider les pompiers, par exemple.

Seul le silence répondit à cette tirade, et moi, plantée devant toute la classe comme un stupide épouvantail, je me sentais ridicule au possible. Je n'avais qu'une seule envie, disparaître dans un trou de souris. Je détestai être mise en avant de cette façon. De quelque façon que ce soit d'ailleurs. Le silence s'éternisait comme Sébastian ne semblait pas décidé à répondre.

- En fait, on sait pas grand chose sur les mutants... dit finalement Jennifer. Je veux dire, je me cherche pas d'excuses, même si je pense pas avoir été particulièrement méchante avec Jeyne...

Elle me jeta un regard un peu embarrassé. Je m'efforçai de sourire. C'est vrai qu'elle n'avait jamais été contre moi. Mais elle n'avait pas non plus cherché à être de mon côté, à m'aider.

- Mais c'est un fait. On n'est pas vraiment informé à ce sujet.

Elle se tut, comme si elle ne savait pas quoi rajouter d'autre. D'autres élèves vinrent à sa rescousse, murmurant des assentiments. Tout à coup, tout le monde semblait concerné par le problème, soucieux de la question. Je me demandai si cela partait vraiment d'un bon sentiment, ou si ce n'était qu'une façade, une façon d'être ce que l'on attendait d'eux à cet instant. Mais j'étais peut-être trop pessimiste, trop cynique.

Ou peut-être refusai-je d'y croire, ayant trop peur d'être déçue si tout cela ne s'avérait n'être qu'une ... chimère.

- C'est vrai, on n'est au courant de rien, intervint Sébastian, peut-être un peu trop précipitamment.

Comme s'il essayait de se rattraper, de garder le beau rôle. Je me pinçai les lèvres mais ne dis rien. Il se cherchait encore des excuses. Même pas, il se contentait de construire un personnage, quelqu'un qu'il n'était pas. De sauver son image. C'était tellement... hypocrite.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyLun 1 Juil - 20:15



J'avais réussis à faire mouche une nouvelle fois. Tant mieux. Si j'arrivais à quelque chose avec cette classe, ce serait déjà un énorme progrès. Même si j'avais du pour cela forcer Jeyne à affronter directement le regard des autres, chose qui ne la mettait pas du tout à l'aise ce qui se sentait à des kilomètres. La fille dont j'avais fait voltiger la trousse fut la première à réagir.

- En fait, on sait pas grand chose sur les mutants...  Je veux dire, je me cherche pas d'excuses, même si je pense pas avoir été particulièrement méchante avec Jeyne...

Le regard qu'elle posa sur Jeyne traduisait un véritable embarras, pourtant, la jeune mutante eut un petit sourire.

- Mais c'est un fait. On n'est pas vraiment informé à ce sujet.

Assentiment des élèves. Et voilà, on y était !

- C'est vrai, on n'est au courant de rien

Non, décidément, ce Sebastian avait un petit côté déplaisant.

- C'est aussi la raison de ma venue ici aujourd'hui. Le fait est que nous-mêmes, nous ignorons encore beaucoup de choses sur nos particularités. Pourquoi un enfant aura un don et pas son frère, par exemple.

J'eus un léger sourire. Pour ce qui était de ma famille, deux enfants adoptés, deux mutants de familles différentes. Etrange coïncidence aussi.

- C'est aussi délicat pour nous. C'est pourquoi il est important que vous compreniez que cette différence n'a pas plus d'importance que la différence entre deux couleurs de cheveux.

J'eus un petit haussement d'épaules, comme pour souligner le peu d'importance que cela avait à mes yeux. Mon fils avait un don, ma soeur aussi. La femme avec qui j'avais décidé de faire ma vie n'en avait pas, tout comme le sénateur et la plupart de mes amis.

- Jeyne, merci d'être venue, tu peux aller te rasseoir si tu veux.

Elle s'empressa de s'exécuter.

- Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que les dons, lorsqu'ils se déclarent sont faibles. Pour entendre des pensées, il faut avoir un contact avec la personne. Et encore, cela ne garantit pas l'efficacité. Le plus dangereux, c'est que la personne qui découvre son don se sente seule et isolé. Notre état d'esprit peut influencer notre don. Un peu comme quand Bruce Banner s'énerve et devient le Hulk. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, j'essayerais de vous répondre de mon mieux. Pour ma part, je vous demanderai peu de choses, mais peut-être que ça vous paraîtra énorme au départ.

Je leur souris.

- Soyez indulgents envers les "mutants", ne laissez pas les préjugés ou une autre personne vous guider. Ne tournez pas le dos aux personnes qui découvrent ou ont découvert leur don. Je ne vous dirais pas ce qui est bien ou mal, c'est à vous de le décider. Mais mon expérience m'a appris qu'il est plus facile d'haïr que d'aimer, au sens large. La peur de l'inconnu vous freinera sans doute souvent,... mais parfois il faut oser affronter la peur. Affronter le regard des autres, comme l'a fait Jeyne. Vous pouvez aussi passer à l'Academy, vous y rencontrerez des jeunes gens comme vous, et vous verrez bien que nous sommes tous semblables.
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Jeyne E. Swann
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyMar 2 Juil - 19:05

 
Menés par Jennifer, les élèves avaient fini par reconnaître qu'ils ne savaient rien au sujet des mutants, et que cette ignorance pouvait être à l'origine de pas mal de problèmes. Sébastian s'empressa d'approuver, pour avoir le beau rôle.

- C'est aussi la raison de ma venue ici aujourd'hui. Le fait est que nous-mêmes, nous ignorons encore beaucoup de choses sur nos particularités. Pourquoi un enfant aura un don et pas son frère, par exemple. C'est aussi délicat pour nous. C'est pourquoi il est important que vous compreniez que cette différence n'a pas plus d'importance que la différence entre deux couleurs de cheveux.

Il haussa des épaules, puis m'autorisa à retourner à ma place, ce que je m'empressais de faire. McKnight enchaînant en expliquant le fonctionnement des « dons », la façon dont ils évoluaient, et ce par quoi ils pouvaient être influencés. Enfin, il conseilla aux élèves de ne pas se fier aux préjugés, de se faire un avis par eux-même et de ne pas se laisser freiner par la peur de l'inconnu.

- Vous pouvez aussi passer à l'Academy, vous y rencontrerez des jeunes gens comme vous, et vous verrez bien que nous sommes tous semblables.


Des murmures intrigués traversèrent la classe comme par vagues. Puis, quelqu'un osa poser la première question :


- L'Academy est ouverte au public ?


Et à partir de là, ce fut une véritable avalanche.

- On peut vraiment s'y rendre comme ça ? Discuter avec les élèves ?

- Il existe combien de pouvoirs différents ?

- A quel âge on se découvre mutant ?

- Comment vous avez su, vous, pour votre don ?

- N'importe qui peut être mutant ?


Le professeur Deno se sentit obligé d'intervenir, avant que l'ancien militaire ne finisse submergé.


- Du calme, du calme, fit-il de sa voix grave et profonde, capable de ramener le silence en classe en toutes circonstances. Ne parlez pas tous à la fois.


L'agitation s'atténua et le Commandant, consciencieux, répondit à chaque question. J'écoutai avec attention à certains passages, restai distraite à d'autres. Dans l'ensemble, les élèves étaient scotchés aux lèvres du flic, ou du moins, faisaient semblant de ne pas l'être. Sébastian écoutait en silence, totalement impassible mais j'imaginai la colère bouillir en lui. Ses copains, Mathias et les autres, semblaient vaguement mis mal à l'aise par la tournure des évènements.




HJ : Oh, oui, poulette, déteste-moi =D
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyMer 3 Juil - 15:34


Ma dernière phrase déclencha une vague de murmures, jusqu'à ce qu'une voix décide de couvrir les autres pour poser une question.

- L'Academy est ouverte au public ?

Et ce fut un élément déclencheur. Les autres élèves se lâchèrent à leur tour, en une véritable petite avalanche.

- On peut vraiment s'y rendre comme ça ? Discuter avec les élèves ?
- Il existe combien de pouvoirs différents ?
- A quel âge on se découvre mutant ?
- Comment vous avez su, vous, pour votre don ?
- N'importe qui peut être mutant ?


Le professeur dut avoir pitié de moi car il se servit de sa voix de stentor pour réclamer le calme. Je le remerciais d'un sourire amusé et attendit que le calme se fasse, ce qui prit une ou deux minutes. Je m'appuyais nonchalamment sur le bureau.

- Normalement, en dehors de la famille et des proches de ceux qui sont à l'Academy, il n'y a pas de visiteurs, mais si c'est nécessaire d'ouvrir les lieux au public, dans la mesure du raisonnable : ce n'est pas un zoo, alors oui, vous pourrez venir. A condition d'avoir un comportement responsable et respectueux. Certains de ceux qui viennent à l'Academy sont en rupture avec leur famille. Il vous faudra donc leur laisser un peu d'intimité. Vous n'aurez accès qu'à certains lieux. Après, si vous vous liez d'amitié avec l'un des résidents, c'est une autre histoire.

Et voilà pour la première question.

- Pour ce qui est des pouvoirs, nous ignorons leur nombre exact. Globalement il existe six catégories. Les dons dits de "psyché" représentent tous les dons liés à l'esprit : télékinésie, télépathie..., les dons élémentaires touchent à tout ce qui est liés aux éléments. Ensuite, il existe des dons dit d'énergie - ondes de choc, absorbtion d'énergie... Il existe aussi des dons lié au physique et à l'intellect d'une personne, ce qui peut aller d'une intelligence hors-norme du genre de Tony Stark, en plus intelligent encore, à une personne qui peut passer à travers les murs. Il y a aussi les dons qui permettent d'altérer les autres dons, les copier, les catalyser, les bloquer. Et enfin, il existe une catégorie de dons dits mineurs, qui peuvent n'avoir qu'une utilité fortuite. Je ne peux pas en dire plus.

C'était difficile d'établir une liste précise d'autant plus qu'on en découvrait de nouveau tous les jours.

- Il n'y a pas vraiment d'âge précis. Le plus généralement, un don va se déclarer à l'adolescence. A ce jour le plus jeune "mutant" a seulement dix ans, et celui qui a découvert son don le plus tards l'a fait à vingt ans révolus. Je ne pense pas qu'il y ait de prédisposition à être mutant. Bien que mon fils en soit un, son pouvoir n'a rien à voir avec le mien. Pour l'instant, nous ne savons pas vraiment si c'est héréditaire.

Il restait donc uniquement une question pour cette première salve.

- J'ai découvert mon don lors de ma première permission, alors que je faisais partie de la Navy, mais avant d'avoir intégré les Seals. J'étais allé chez ma soeur adoptive, à sa demande. Elle voulait me montrer quelques chose. J'ai appris trois choses ce jour-là : que ma soeur était métamorphe, que j'étais capable d'imiter son don... Et a quel point on peut avoir une sale gueule en rentrant de mission.

Il y eut quelques rires.

- Vous pouvez copier les dons des gens ?
- Si j'en ai une démonstration, oui. Mais vouloir imiter trop de dons différents est risqué. Tout don à ses limites et c'est dangereux de vouloir les dépasser. Et puis, maîtriser un seul don est déjà compliqué, autant éviter de trop en ajouter, non ?


Il m'était arrivé une ou deux fois de frôler la catastrophe. J'étais parfois un peu trop perfectionniste et obstiné. En tout cas, ça me faisait plutôt plaisir de voir l'intérêt manifesté par la plupart des élèves, mêmes si d'autres restaient sceptiques voir complètement stoïques.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 7 Juil - 18:18

McKnight fit face à l'avalanche de questions qui lui déferlait dessus avec une assurance et une méthode toute militaire. Il expliqua à la classe que l'accès à l'Academy était autorisé, dans les limites du raisonnable. "Ce n'est pas un zoo." En l'écoutant parler, je me demandai si faire un tour à cette école ne serait pas une si mauvaise idée que ça. Je m'étais toujours dit que je n'avait rien à y faire. Que je n'y avais pas ma place. Le Projet Chimère était censé aider les mutants à contrôler leurs pouvoirs, et à leur trouver une application utile à la société. Or, utiliser mon don ne m'avait jamais posé de problèmes "techniques", et animer des pliages en papier pouvait difficilement apporter une aide concrète à la société. Une logique imparable. Seulement la logique ne faisait pas tout. En rencontrant Billy, j'avais réalisé que j'avais besoin de connaître des gens comme moi. De savoir que je n'étais pas seule.

Alors, je n'étais peut-être pas encore prête à me pointer à l'Academy, mais disons que j'envisageai l'idée.

L'intervenant enchaîna en expliquant les différents types de pouvoirs, et autres choses pratiques. Il termina en relatant sa propre expérience, comment il avait découvert son don, et comment il s'en servait. Il parlait avec assurance et humour, parfaitement à l'aise. Comme si c'était parfaitement naturel de parler de la mutation, comme si ce n'était pas une tare ou un sujet tabou. Il avait la même assurance, le même naturel que Billy, en plus ... cadré.

Quelques questions furent encore posées, mais à un rythme moins soutenu, et bientôt, la sonnerie stridente de l'établissement retentit, marquant la fin de l'heure de cours, et de l'intervention du Commandant McKnight. Les élèves commencèrent à sortir, Sébastian & Co en tête. Pour ma part, je rassemblais mes affaires, songeuse. Je m'imaginai vaguement aller voir McKnight, lui parler de mon pouvoir, de la façon dont ma vie avait été chamboulée... avec une assurance et un naturel que j'étais loin de posséder. Mais cela restait du domaine du fantasme, de la fiction. J'étais trop réservée pour ça. La seule fois où j'avais réussi à parler de mon pouvoir de façon à peu près naturelle, c'était en compagnie de Billy, un miracle qui ne risquait pas de se reproduire dans l'immédiat.

Je refermai la fermeture éclair de mon sac à dos et réalisai avec une certaine surprise que j'étais l'une des dernières élèves encore dans la salle. L'ancien militaire était en train de discuter avec le professeur. Je glissai mon sac sur mon épaule avec l'intention de filer droit vers la sortie dans me faire remarquer. La fuite en avant, une de mes spécialités. Mais avant d'avoir pu atteindre la porte, j'entendis :

- Mlle Swann ?

Je me figeai. Et merde. Je me retournai, un sourire qui sonnait faux aux lèvres, vers le professeur Deno et le Commandant McKnight.





HJ : Mon dieu, une journée entière pour faire cette ... nullité ! Toutes mes excuses, j'arrive à rien aujourd'hui =S
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 7 Juil - 20:44



Les questions continuèrent encore un peu, pour finir par être coupée par la sonnerie de fin de cours. Un premier groupe d'élève quitta la salle, mené par le fameux Sebastian. Les autres trainaillèrent un peu. Jeyne Swann fasait partie des derniers à faire leur sac pour aller voir au cours suivant. Le professeur Deno commença à me parler. En vérité, il avait été aussi curieux que ses élèves et il pensait le plus grand bien de mon intervention. Il n'y a pas à dire, j'aime quand mon travail est aussi efficace. Je remarquais que la seule mutante de la classe se dirigeait vers la sortie, discrètement.

- Mlle Swann ?

Elle se figea et se retourna quelques secondes plus tard, un sourire crispé sur le visage.

- Je peux te parler un instant ?

Je ne voulais pas non plus m'imposer, mais c'était en quelque sorte mon devoir de lui parler. Elle accepta.

- Je vais vous laisser, mon prochain cours n'est que dans une heure, vous n'aurez qu'à passer me remettre la clé de la salle, Commandant McKnight.
- Merci.


Il nous laissa. Je fis un sourire amical à la jeune fille.

- Ne t'en fais pas, je ne mords pas. C'était courageux de ta part de tenir tête comme tu l'as fait.

A la voir agir, ça avait du la surprendre au moins autant que le reste de sa classe.

- Si tu veux parler de ton don, je suis là pour t'écouter. Et pour t'aider. Même si j'ai eu la chance d'être entourés de gens compréhensif, je sais à quel point avoir un don, quel qui soit peut-être compliqué. Et rarement anodin. Honnêtement, ça m'a un peu flanqué la frousse à l'époque. Et j'étais un peu plus agé que toi.

Et à l'époque, c'était encore plus dur d'en parler, à vrai dire.

- Je ne te forcerais pas à venir à l'Academy si tu ne le souhaites pas, mais sache que tu seras la bienvenue là-bas. J'espère que mon intervention du jour ne t'attirera pas de soucis avec les autres... Mais je crois que pour certains, rien n'est encore perdu.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyLun 8 Juil - 18:32

J'avais espéré. En vain de toute évidence, sinon je ne me retrouverais pas face au Commandant McKnight, à attendre une conversation que je craignais autant que je la désirais.

- Je peux te parler un instant ?

Je me voyais mal refuser. Je me contentais donc de hocher la tête, l'autorisant à poursuivre. Le professeur Deno s'éclipsa, me laissant seule avec l'ancien militaire.

- Ne t'en fais pas, je ne mords pas. C'était courageux de ta part de tenir tête comme tu l'as fait.

Stupide me semblait plus approprié. Car Sébastian ne manquerait de venir se venger. Il était plutôt du genre rancunier. Surtout avec moi, en fait.

- Si tu veux parler de ton don, je suis là pour t'écouter. Et pour t'aider. Même si j'ai eu la chance d'être entouré de gens compréhensifs, je sais à quel point avoir un don, quel qu'il soit, peut-être compliqué. Et rarement anodin. Honnêtement, ça m'a un peu flanqué la frousse à l'époque. Et j'étais un peu plus âgé que toi.


Ce n'était pas mon don en lui-même qui m'effrayait. Il n'avait rien de dangereux, et parfois, l'utiliser, même dans le secret de ma chambre, me réconfortait. Non, ce que je craignais par dessus tout, ce que j'avais appris à craindre, c'était de montrer ce pouvoir au reste du monde. Cela ne m'avait apporté que des problèmes.

- Je ne te forcerais pas à venir à l'Academy si tu ne le souhaites pas, mais sache que tu seras la bienvenue là-bas. J'espère que mon intervention du jour ne t'attirera pas de soucis avec les autres... Mais je crois que pour certains, rien n'est encore perdu.

J'eus un rictus ironique à sa remarque, aussi bref qu'instinctif. Oh, j'étais sûre que Sébastian viendrait me chercher des noises après l'intervention d'aujourd'hui. Ce genre de réaction était inscrite dans ses gènes. Mais pour les autres, je ne sais pas. Il avait peut-être raison. Comme McKnight n'ajoutais rien de plus, le silence s'étira. C'était certainement à mon tour de parler. J'ouvris la bouche … pour la refermer aussitôt, hésitante. J'étais toujours aussi mal à l'aise quand il s'agissait de mon pouvoir.

- Je... Hum, mon « don »... c'est pas grand chose en fait.

Je me raclai la gorge, gênée.

- Mais j'en parle jamais. Les gens …

Je me contentais de hausser les épaules, à court de mots.

- Je crois qu'ils préfèrent faire comme si de rien n'était … dans le meilleur des cas.

Je me tordis nerveusement les doigts.

- Je ne suis pas sûre d'avoir ma place à l'Academy. Je veux dire, j'ai jamais eu de problème pour me « contrôler », et je vois mal comment je pourrais mettre cette capacité au service de la société.

Je me tus un instant.

- Mais merci de la proposition, dis-je avec un maigre sourire.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyMar 9 Juil - 20:15



Je voulais discuter un peu avec la jeune mutante, mais elle n'avait pas l'air de vouloir trop discuter. Cependant, j'estimais que c'était mon devoir de lui offrir mon aide. Un peu chevaleresque, certes.

- Je... Hum, mon « don »... c'est pas grand chose en fait.

Elle se racla la gorge.

- Mais j'en parle jamais. Les gens …

Petit haussement d'épaules.

- Je crois qu'ils préfèrent faire comme si de rien n'était … dans le meilleur des cas.
- C'est assez souvent le cas.


Elle se tordait nerveusement les doigts.

- Je ne suis pas sûre d'avoir ma place à l'Academy. Je veux dire, j'ai jamais eu de problème pour me « contrôler », et je vois mal comment je pourrais mettre cette capacité au service de la société.

Après un petit silence, elle me remercia de la proposition.

- Tu sais, l'Academy, ce n'est pas juste un endroit où apprendre à utiliser ton don. C'est aussi, du moins, je l'espère, un lieu où tout ceux qui ont un don peuvent se rencontrer, apprendre à se connaître... Et surtout comprendre qu'ils ne sont pas seuls contre le reste du monde.

Je lui souris.

- Pour moi, me servir de mon don pour aider les autres s'est imposé de lui-même. Tout comme je me suis engagé dans la Navy pour servir mon pays. A mon sens, si tu as un don, c'est qu'il sert forcément à quelque chose. Il suffit de trouver à quoi.

Elle n'avait pas l'air de trop y croire. Elle devait avoir un fichu manque de confiance en elle. Elle n'était pas sans me rappeler le jeune Alec. Je devais avoir un "putain d'instinct paternel" à vouloir aider tout ce petit monde.

- Tu veux que je te dise un truc ? Ne laisse jamais des crétins comme Sebastian te laisser croire que tu vaux moins qu'eux.

Je faillis rire de son expression

- Oui, j'ai remarqué son petit manège. Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces. J'ai une petite soeur et un fils de dix ans, je commence à savoir sentir l'embrouille.

Je lui fis un clin d'oeil. J'étais loin d'être dupe.

- Tu n'auras qu'à passer à l'Academy quand tu te sentiras prête ou si tu en as envie. L'important c'est que tu saches qu'il y a ici à Daytona Beach des gens qui sont comme toi et qui seront là pour t'aider et te soutenir si tu en as besoin.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyJeu 18 Juil - 19:11

J'expliquai au Commandant McKnight que je doutais d'avoir ma place à l'Academy. Là-bas, ils aidaient les mutants à maîtriser leurs dons, mais je me contrôlais déjà. Ils trouvaient des applications concrètes aux pouvoirs, mais le mien ne servait à rien. A + B. J'avais rien à faire là-bas.

- Tu sais, l'Academy, ce n'est pas juste un endroit où apprendre à utiliser ton don. C'est aussi, du moins, je l'espère, un lieu où tout ceux qui ont un don peuvent se rencontrer, apprendre à se connaître... Et surtout comprendre qu'ils ne sont pas seuls contre le reste du monde.

Je haussai vaguement les épaules. Je ne savais pas trop si je croyais à son discours ou non. Mais c'est vrai que depuis quelques temps, l'idée d'aller là-bas ne me paraissait plus si absurde que ça.

- Pour moi, me servir de mon don pour aider les autres s'est imposé de lui-même. Tout comme je me suis engagé dans la Navy pour servir mon pays. A mon sens, si tu as un don, c'est qu'il sert forcément à quelque chose. Il suffit de trouver à quoi.

Un rictus ironique me déforma les lèvres sans que j'y prenne garde.

- Si vous trouvez une application concrète à ça, je jure d'aller à l'Academy dès ce soir, laissai-je échapper.

Mais je n'y croyais pas une seule seconde. Je jetai un coup d'oeil par dessus mon épaule pour m'assurer que nous étions bien seuls. Utiliser mon don me mettait toujours mal à l'aise, au lycée plus que nulle part ailleurs puisque c'était ainsi que j'avais signé la fin de ma vie sociale à l'école. Je fis glisser mon sac à dos sur mon ventre et ouvrit la fermeture. Je me concentrai un bref instant et un cygne en papier - que j'avais discrètement confectionné au cours précédent - s'envola du sac pour aller planer au dessus de nos têtes.

- Tu veux que je te dise un truc ? Ne laisse jamais des crétins comme Sebastian te laisser croire que tu vaux moins qu'eux.

Ma mâchoire faillit se décrocher, comme si j'avais reçu un coup de poing.

- Oui, j'ai remarqué son petit manège. Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces. J'ai une petite soeur et un fils de dix ans, je commence à savoir sentir l'embrouille.

Ah ben ça alors. Je ne m'y attendais vraiment pas. Sébastian était doué pour tromper son monde. McKnight était plus observateur que la normale pour l'avoir percé à jour si vite. En même temps, c'était sans doute normal pour un militaire de jauger des gens en un instant.

- Vous avez l'oeil ...

Il me fis un clin d'oeil et je souris faiblement.

- Tu n'auras qu'à passer à l'Academy quand tu te sentiras prête ou si tu en as envie. L'important c'est que tu saches qu'il y a ici à Daytona Beach des gens qui sont comme toi et qui seront là pour t'aider et te soutenir si tu en as besoin.

Mon sourire s'affermit quelque peu.

- Merci … Je … En fait, ce n'est pas vraiment mon don le problème... c'est surtout... ma timidité...

C'était quasiment maladif à ce stade-là.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyDim 21 Juil - 20:40


La jeune demoiselle Swann fut sceptique par rapport à l'idée d'aider les autres grâce à son don.

- Si vous trouvez une application concrète à ça, je jure d'aller à l'Academy dès ce soir

Elle fit basculer son sac et l'ouvrit, y fouillant à la recherche de quelque chose. J'attendis patiemment qu'elle le trouve. Elle sortit un petit pliage de papier. Enfin, le papier sembla sortir de nulle part. Amusant. C'était sûr qu'il n'y avait sans doute pas d'application à ce don, mais on pouvait toujours chercher. Je lui dis de ne jamais laisser quiconque la dévaloriser. Elle eut l'air choquée.

- Vous avez l'oeil ...

Je lui fis un clin d'oeil qui la fit légèrement sourire, avant de lui proposer de passer quand elle le voudrait à l'Academy.

- Merci … Je … En fait, ce n'est pas vraiment mon don le problème... c'est surtout... ma timidité...

J'avais cru comprendre... Je lui fis un plus grand sourire.

- Eh bien, tu as déjà osé te lever devant tout le monde, même si je t'ai forcé la main.

Un peu beaucoup.

- C'est plus du manque de confiance, à mes yeux. Tu as voulu montrer ton don à tes camarades et ça c'est mal passé, c'est ça ?

C'était l'explication la plus plausible à son blocage.

-Ce n'est jamais toujours rose, tu sais. Même aujourd'hui, je suis confronté à des personnes qui ne "comprennent" pas ce que nous sommes, et qui ne cherchent pas à comprendre. Dans la vie de tout les jours, à mon travail. Mais c'est le cas même chez ceux qui n'ont pas de don. Tu as la vie devant toi. Il ne faut pas t'arrêter à de... petits désagrément du genre.

Je lui fis un petit sourire.

- La timidité, ça s'apprivoise. Pas en un seul jour, mais je suis prêt à parier que tu peux y arriver.

Je lui tendis l'une de mes cartes de visites - privilège du grade !.

- Si jamais tu as besoin de parler, ou de conseil, n'hésite surtout pas. Et je suis sur qu'en réfléchissant bien, on pourrait trouver une utilité à ton don.
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MessageSujet: Re: Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ...   Comment mettre un peu de plomb dans la cervelle d'adolescents boutonneux ... EmptyJeu 8 Aoû - 7:02

J'expliquai maladroitement au Commandant McKnight que le problème principal venait de moi, de ma timidité maladive, plutôt que de mon don en lui-même.

- Eh bien, tu as déjà osé te lever devant tout le monde, même si je t'ai forcé la main.

J'eus une moue gênée. Me lever devant Sébastian comme je l'avais fait était une grande première pour moi. Et à l'heure actuelle j'étais trop préoccupée par les retombées plus que certaines de cet acte (il voudrait se venger, c'était sûr), pour savourer la maigre victoire que j'avais réussi à arracher dans cette guerre de longue haleine qui dure depuis des années.

- C'est plus du manque de confiance, à mes yeux. Tu as voulu montrer ton don à tes camarades et ça c'est mal passé, c'est ça ?

Je le fixai un bref instant, abasourdie.

- Vous avez copié un don de double-vue, récemment ? m'entendis-je demander avant de réaliser la stupidité et l'absurde de ma question.

Je me raclai la gorge.

- Déjà, à la base, j'étais plutôt à l'écart des autres, solitaire et timide. Vous voyez le genre... Et montrer ce ... pouvoir ...

Le mot sonnait toujours bizarrement dans ma bouche.

- ... n'a fait qu'empirer les choses.
- Ce n'est jamais toujours rose, tu sais. Même aujourd'hui, je suis confronté à des personnes qui ne "comprennent" pas ce que nous sommes, et qui ne cherchent pas à comprendre. Dans la vie de tout les jours, à mon travail. Mais c'est le cas même chez ceux qui n'ont pas de don. Tu as la vie devant toi. Il ne faut pas t'arrêter à de... petits désagrément du genre.

Il eut un petit sourire rassurant. De petits désagréments. Cela me semblait quand même un peu plus grave que ça. Mais c'était peut-être seulement une question de point de vue.

- La timidité, ça s'apprivoise. Pas en un seul jour, mais je suis prêt à parier que tu peux y arriver.

Mouais. J'étais pas non plus complètement convaincue. Je me plaisais souvent à m'imaginer surmontant ce manque de confiance, mais ça restait dans le domaine du rêve et du fantasme. Cherchant dans sa poche, il me tendis un petit carton en papier. Je le pris et avisai un numéro de téléphone inscrit sous son nom et son grade. Une carte de visite carrément.

Bon, d'un côté, c'est vrai que c'est plus classe que le bout de papier chiffonné que m'avait donné Billy, même si l'intention était la même.

- Si jamais tu as besoin de parler, ou de conseil, n'hésite surtout pas. Et je suis sur qu'en réfléchissant bien, on pourrait trouver une utilité à ton don.

Un sourire amer déforma mes lèvres. Sur ce dernier point, j'avais quelque mal à y croire. Mais à défaut d'y trouver une application concrète, j'arriverais peut-être un jour à l'utiliser sans avoir peur.

- Merci.

Je glissai la carte dans la poche de mon jean.

- Hum, je dois y aller, j'ai cours de sciences ...

Je lui adressai un bref signe de tête puis quittai la salle.
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