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 Un petit moment de calme

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Gregory A. Campbell
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MessageSujet: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyDim 10 Nov - 22:59

J'avais toujours apprécié la marina. Je trouvais que c'était un lieu festif et vacancier - du moins, c'était ainsi que je voyais les yeux, notamment parce qu'avec mon cousin, nous y avions passez des journées entières, après avoir tancé le père de Jason pour qu'il accepte de nous prêter son petit bateau, que Jay savait piloter. Nous partions faire de longues balades en mer. Quelques fois, on pêchait même un peu - sans pour autant attraper autre chose que des coups de soleil. C'était un peu mon second endroit favori lorsque je ressentais le besoin de me vider l'esprit. Juste après le circuit.

La marina grouillait toujours d'activité. Peut importe l'époque, il y avait toujours des touristes. Rarement calme. Mais il y avait tout de même quelques fois des baisses d'activité et ce jour-là, était un jour "sans". Étrangement, ça ne me gênait pas. Jason planchait sur un petit article, il était encore trop tôt pour aller faire des tours de pistes et tester les derniers réglages de la voiture avec Harley et j'avais bouclé mes dossiers les plus urgents. Et il était hors de question de rester à tourner en rond dans l'appartement. J'avais pris une veste et j'étais parti à pieds. Il fallait plus d'une demi-heure de marche pour rejoindre le port depuis l'appartement, mais l'exercice ne me faisait pas peur. J'aurais même pu en profiter pour faire un jogging. Seulement, je ressentais juste le besoin de marcher. Pour m'évacuer l'esprit un peu. Ce n'était pas aussi efficace que lorsque j'avais un volant entre les mains, mais en attendant, je m'en contenterais !

Je saluais courtoisement quelques personnes que je connaissais de vue - qui connaissaient surtout Jason, moi j'étais juste le cousin un petit peu collet-serré, le mec qui vient de la grande ville, donc pas du même univers. Comme Jay l'aurait dit, il fallait que je songe sérieusement à oublier ma "défroque de Yankee". Je l'entendais presque me le dire tiens. Je finis par m'asseoir sur un banc, face à une jetée vidée pour le moment. Je sortis mon portable et vérifiais rapidement si je n'avais pas reçu un mail urgent ou que sais-je d'autre ! Puis je le rangeais dans ma poche avant de fixer l'eau devant moi, sans vraiment la regarder.
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Lyra L. James
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 11 Nov - 19:18

Je m’étais lancée dans la nouvelle vie que je m’étais choisie comme on plonge dans une mer glacée. J’étais inscrite un peu en retard pour la fac de psycho par correspondance, mais avant même de recevoir les cours j’avais commencé à lire des livres, regarder des conférences. Je passais beaucoup de temps à étudier.Comme quand j’étais enfant je travaillais à la maison, dans notre appartement aux allures de magasin de meubles.

Ma mère passait le plus clair de son temps immobile, alors que les plaies de son visage guérissaient lentement. Je l’avais supplié d’aller consulter, de demander de l’aide. Mais rien n’y fit. Évidement, j’étais celle qui devait demander de l’aide dans cette famille, elle ne pouvait pas, elle était trop fière. Tous les matins, elle s’habillait avec le même soin qu’à l’accoutumée, faisant ces mêmes gestes qu’elle avait fait durant toute mon enfance. Et puis elle marchait d’un pas résolue vers la porte pour aller travailler. Puis elle faisait demi-tour et allait s’asseoir sur le canapé, le visage dur et inexpressif.

Alors que j’étais plongée dans mes cours, je la sentais qui forçait les frontières de mon esprit, installant comme une brume noir au dessus de moi. C’était comme de menaçants nuages, le grondement d’un ciel d’orage. Quand je sentais les larmes me monter aux yeux, j’allais m’asseoir devant elle et je m’accrochais à ce que McKnight m’avait dit. Je pouvais peut-être moi aussi influencer les émotions des autres. J’avais essayé en silence assise à côté d’elle de mettre toute ma volonté et ma concentration à remplacer le ciel noir par un soleil d’été, j’avais essayé de lui parler, sur tous les tons en la regardant toujours dans les yeux, j’avais essayé tout les mots pour la convaincre que tout allait s’arranger. Pour l’instant rien n’y faisait.

Quand c’était comme ça, je sortais. Comme quelqu’un qui a subit un accident, je m’astreignais à une sorte de rééducation. Il n’était plus question que je passe ma vie enfermée. Je m’entrainais donc à subir la foule du dehors, les hurlements des esprits tous mélangés, j’apprenais à surnager au dessus de tout cela. Mais parfois, je me faisais entrainer vers l’un ou l’autre.

Ce matin là j’étais allée marcher près de la marina. Cet endroit avait tendance à provoquer chez les gens des idées plutôt positives et en cette saison il n’était pas trop chargé. Je me disais qu’à moi aussi, l’air marin me ferait du bien. Comme toujours j’éprouvais un mélange confus de peur et de soulagement d’avoir fuit la lourdeur de l’appartement. Mais tout cela était en général très vite englouti par les émotions des gens que je croisais, auquel je tentais de ne pas m’accrocher. Ce n’était pas un exercice facile et cela me demandait beaucoup de concentration.

Occupée à me débattre avec la colère acide de cette femme que je venais de croiser, je n’avais pas vu cet homme en imperméable se diriger vers moi. Je n’avais pas vu ses mains effectuer des gens étranges ni les mimiques folles de son visage, ni ses cheveux longs et gras qui collaient à son visage. J’avais encore moins entendu qu’il parlait tout seul, sans quoi j’aurais fuit. C’était la dernière chose que je voulais, me trouver confrontée à un esprit fou.

Nos regards ne se croisèrent pas plus d’une seconde et dans ses yeux je crus voir qu’il savait, il savait ce que j’étais. Les mots ne pouvaient pas décrire à quoi ressemblaient cette sensation qui me transperça comme une lame. C’était comme se dissoudre dans l’espace, se démanteler, être plusieurs et un à la fois, comme si le décors faisait soudain parti de soi en même temps qu’il faisait mal. Mes pensées ne se suivaient plus, j’avais l’impression d’être avant, après et dans le présent au même instant.

Comme je luttais contre de toute mes forces, la sensation s’amenuisa peu à peu, mais prise de panique je tombais assise sur le sol, soudain incapable de calmer ma respiration. Complètement hors de contrôle je cherchais des yeux un soutient quelconque, sans quoi j’allais sans doute perdre connaissance. Il me fallait un esprit ou me terrer le temps que le mien retrouve ses frontières. J’avisais alors une silhouette tournée vers la mer. Je tendais une même désespéré vers l’homme qui se tenait là.

-S’il vous plait… articulais-je à travers les halètement de mon souffle, aidez moi.

Comme le soleil luisait sur la mer, je ne distinguais pas ses traits. J’espérais être tombée sur quelqu’un de bienveillant.

HJ: Si il y a quoi que ce soit qui cloche n'hésite pas je modifie.
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Gregory A. Campbell
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyJeu 14 Nov - 22:10

Les gens qui se baladaient sur la marina passaient devant moi, sans vraiment me prêter attention - disons au moins autant que moi je leur en prêtais. Un homme, le genre pas très soigneux de lui-même, cheveux gras et air débraillé, passa devant en marmonnant de façon incohérente. Un imper long, un peu "trop" pour la saison : il faisait encore suffisamment bon pour qu'on ne s'embarrasse pas de pareil accoutrement. Il sortit aussi vite de mon esprit qu'il y était rentré.

Un bruit de chute, quelques instants plus tard, me tira de mes réflexions. Du coin de l'oeil, j'aperçus une jeune fille, par terre. je me tournais vers elle lorsqu'elle tendit la main dans ma direction.

-S’il vous plait… aidez moi.

Hein ? Je mis un instant à réaliser qu'elle s'adressait bien à moi. Je me levais et m'approchais. Elle n'avait pas l'air de s'être fait une entorse ou quoi que ce soit - pour ce que je pouvais en juger. Je m'accroupis et lui tendis la main. Elle avait l'air plutôt jeune. Et... un peu perturbée. Je la redressais sans mal. Elle n'avait pas l'air très stable sur ses jambes. Je la soutins jusqu'au banc.

- ça va ?

C'était un peu stupide comme question. Si elle avait demandé de l'aide... Il lui fallait peut-être juste se poser un peu. Au moins, sur le banc, elle ne risquait pas grand-chose.

- Tu veux que j'aille chercher de l'eau ?

Peut-être que ce n'était qu'un étourdissement. J'avais des notions de secourisme, mais là, je ne pouvais pas faire grand chose. Au pire, appeler les secours, mais elle avait juste l'air un peu... A l'ouest.

- Je m'appelle Gregory.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyVen 15 Nov - 22:25

Je me sentais ridicule, assise là sur le sol, avec l’impression que des morceaux de moi s’échappaient de mon corps. J’avais tellement perdu tout contrôle que je ne pouvais pas respirer. J’étais sur le point de faire une sorte d’attaque de panique et mes jambes ne me portaient plus. C’était comme si mon esprit était cassé, comme un verre qu’on aurait fait tomber sur le sol. Etais-je donc si fragile ? Je n’en pouvais plus d’être faible de la sorte, de frémir au moindre croisement de regard, au moindre frôlement de corps dans la foule. J’avais l’impression que tout ce que je voyais m’était hostile, jusqu’à ce que je distingue cette silhouette tournée vers la mer. J’appelais donc à l’aide, avec l’impression que ce son entrecoupé qui sortait de ma gorge ne m’appartenait pas. Il me fallait un esprit, un esprit avec des frontières pour me cacher à l’intérieur, avant de pouvoir reconstruire les miennes.

L’homme entendit ma voix et se tourna vers moi. Contrairement à ce que j’aurais pensé mon angoisse augmenta parce que j’avais l’impression qu’il allait m’engloutir. Je me calmais comme je pouvais en me répétant que ce sentiment n’était pas le mien. Il s’avançait vers moi, main tendue, il voulait m’aider.
Je pris sa main avec la sensation que ce contact allait me détruire mais au lieu de cela, je me sentis immédiatement mieux. Je ne savais pas si c’était par contraste mais son esprit m’apparaissait extrêmement structuré, compartimenté. La structure restait vivante et souple malgré tout et puis un espèce de magma de vie très puissant grouillait par le fond. J’étais encore trop faible et tremblante alors il me souleva et alla m’asseoir sur un banc. Pendant un moment j’oubliais jusqu’à mon nom, j’étais entièrement lui au lieu d’être moi. Et puis peu à peu mon souffle se calma, mais le décor avant disparu devant moi, je ne voyais plus la mer, ni lui et son visage inquiet, ni rien du tout.

Il avait du me dire quelque chose mais je n’avais pas compris. Je luttais pour refaire surface et retourner à ma propre angoisse. Parler, il fallait parler maintenant. C’était compliqué.

-Tu veux que j’aille chercher de l’eau ?


Je fis tous les efforts du monde pour lui répondre. Le décor apparaissait devant moi et son visage fixé sur le mien aussi. Je me sentais mal à l’aise et ridicule de m’être écroulée comme ça, en pleine rue, sans raison valable pour qui ne connaissait pas ma nature. Comment de temps cela prendrait-il, avant que je puisse mener une vie normale ? Sortir sans avoir peur ?  En tout cas il avait l’air plutôt gentil, propre sur lui. J’aurais pu tomber sur n’importe qui…

-Non… non ça ira… Je… j’ai juste besoin de vous encore… deux petites minutes… je suis désolée…

Maintenant que je retrouvais mon intégrité peu à peu, je sentais les larmes me monter. Au fond, cette matinée était un échec cuisant pour moi. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi mal. Mais j’essayais de reprendre sur moi du mieux que je pouvais. L’homme qui m’aidait en imposait, j’avais peur qu’il me juge. J’avais encore un peu de mal à respirer mais je me sentais mieux. J’avais les mains qui tremblaient cependant, je ne me sentais pas capable de me lever pour l’instant.

-Je m’appelle Gregory, poursuivit-il.

-Lyra…

Comment étais-je sensée me présenter à présent ? « Bonjour je suis Lyra et présentement je sais tout ce qui se passe dans votre tête ? » Non je ne pouvais pas le dire, même si cela me semblait profondément malhonnête, il n’était pas question d’aborder cela, d’emblée, comme ça, d’un seul coup. Même dans l’absolu c’était encore difficile d’en parler.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 18 Nov - 21:08

La jeune femme avait l'air plutôt mal en point. Je l'aidais à aller s'asseoir sur le banc et lui demandais si elle voulait boire de l'eau ou quelque chose d'autre. Elle eut du mal à se fixer sur moi. Avait-elle consommé de la drogue ?

-Non… non ça ira… Je… j’ai juste besoin de vous encore… deux petites minutes… je suis désolée…

J'arquais un sourcil, besoin de moi ? C'était une formulation un peu spéciale. Je haussais les épaules, puis je me présentais.

-Lyra…

Je lui fis un petit sourire.

- Je suis désolé de te demander ça comme ça, mais est-ce que tu as pris de la drogue ? Parce que si tu es en train de faire une overdose, on ferait mieux de se diriger vers l'hôpital le plus proche.

C'était une question surtout pratique, même si les secours pouvaient vite arriver... Mais je doutais que ce soit la drogue. Disons que des "camés" que j'avais eu l'occasion de côtoyer, aucun ne lui avait ressemblé. Pas même les petits bourgeois fumeurs de joints que j'avais fréquentés à l'époque du lycée et de la fac. C'était peut-être des problèmes psychologiques. Auquel cas, il vaudrait mieux aussi que j'appelle les secours... Mais pour l'instant, autant attendre la réponse de Lyra.

Elle eut finalement l'air de se reprendre un peu. Peut-être avait elle été perturbée par la réverbération du soleil sur l'eau, tout simplement. Elle reprit un peu de couleur.

- Tu as eu de la chance de ne pas être plus proche de l'eau. Une chute aurait pu mal terminer.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 18 Nov - 22:28

J’avais croisé un fou. J’avais croisé un type complètement fou et j’avais cru que je deviendrais folle aussi mais j’y avais survécu. J’étais à présent assise sur un banc en compagnie d’un dénommé Gregory qui avait eu la gentillesse de répondre à mon appel à l’aide. J’avais été un moment absorbée par son esprit et je commençais à peine à reprendre pied.

Mais maintenant je me sentais ridicule.  Il m’avait demandé si je voulais de l’eau, j’avais répondu que ça n’était pas la peine. Sa seconde question ne m’aida pas à me sentir mieux loin de là.

- Je suis désolé de te demander ça comme ça, mais est-ce que tu as pris de la drogue ? Parce que si tu es en train de faire une overdose, on ferait mieux de se diriger vers l'hôpital le plus proche.

Je baissais les yeux et je rougis. Voilà à quoi je ressemblais depuis le dehors, dans le regard des gens normaux qui n’avaient pas eu la malchance d’être affublé d’une mutation. Une droguée en overdose, quel fantastique tableau. Je répondis avec l’envie de disparaître, de me fondre dans le décor. J’aurais donné tout l’or du monde pour échanger ma place avec la sienne, bénéficier une seconde seulement des frontières solides  de son esprit, ne plus avoir à lutter pour ne pas être une espèce de moulin psychique où tout le monde entre et sort sans même s’en rendre compte. J’avais encore du mal  à respirer mais un peu moins.

Je restais silencieuse une minute, le temps de retrouver le courage de prendre la parole il poursuivait.

-Tu as eu de la chance de ne pas être plus proche de l'eau. Une chute aurait pu mal terminer.


Je n’étais pas certaine qu’il ait raison. J’aurais pu au moins faire semblant d’avoir manqué de me noyer et cacher encore un peu mon petit secret car maintenant j’éprouvais étrangement une sorte de besoin étrange de me justifier. Entre être une mutante ou être une droguée, je préférais encore être une mutante. Et puis j’étais plus ou moins en train de profiter de sa solidité. Je me sentirais mal de ne pas l’avoir dit de toute façon, même si je détestais en parler, que c’était encore difficile surtout dans ce genre de moments où ma mutation me rendait si faible. Je ne pouvais pas user de mes dons pour mon propre compte sans au moins m’expliquer un minimum. Et puis, à parler de drogue et de chute, il devait se demander ce que j’avais et si je mentais, il ne lui faudrait pas plus de trois seconde pour s’en apercevoir. Avais-je déjà menti une fois dans ma vie. J’en doutais. Même par omission j’étais incapable de cacher quoique ce soit.

-Non… je ne suis pas droguée… je suis juste… une empathe qui vient de croiser un fou… ça va passer.

Ça va passer… c’était rien de le dire… Au fond j’aurais pu y laisser ma santé mentale, juste en marchant dans la rue. Un instant je regrettais le temps où la lumière d’Elena était là pour me protéger.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyDim 24 Nov - 19:52

Je demandais à la jeune fille si elle prenait de la drogue, ce qui la fit rougir. Ok, je me trompais sans doute, mais c'était par simple sécurité. Je finis par terminer sur le fait qu'elle avait eu de la chance de ne pas chuter dans l'eau. S'il faisait encore doux, l'eau ne devait pas être très chaude pour autant. Au bout d'une minute de silence, elle finit par prendre la parole.

-Non… je ne suis pas droguée… je suis juste… une empathe qui vient de croiser un fou… ça va passer.

Une empathe ? Je fronçais légèrement les sourcils.

- C'est vrai que le vieux Mayfair n'est pas très clair dans sa tête.

Pour ainsi dire, il était franchement perturbé, mais c'était à croire qu'il faisait partie du décor de cette ville.  D'aussi longtemps que je m'en souvienne, il avait toujours été comme ça.

- Respire un grand coup. Comme si tu te préparais à passer un oral ou un autre truc un peu stressant. Moi, ça m'aide généralement à retourner les pieds sur terre.

Enfin, ça m'aidait généralement.  Si j'aimais à croire que j'avais la technique et le mental d'un Nikki Lauda, le stress pouvait me faire vider le contenu de mon estomac cinq minutes avant d'entrer sur la piste, comme un James Hunt (pilotes de F1 rivaux en 1976, c'est le sujet du film Rush pour la petite minute info x) ). Elle eut l'air de reprendre un peu contenance. Du moins, elle ne m'avait pas l'air de s'affaler au premier petit coup de vent.

- Tu as bien dit... empathe ?

Était elle une mutante ? Elle n'en avait pas vraiment l'air. Et l'empathie était un trait de caractère propre à l'être humain. Avait-elle voulu dire par là qu'elle était une personne très sensible aux émotions des autres ? J'étais un peu perplexe, je devais bien l'avouer.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 25 Nov - 23:32

J’expliquais à cet homme que je n’étais pas droguée. J’avais juste dit que j’étais “une empathe qui venait de croiser un fou.” La signification de cette phrase me paraissait parfaitement évidente et claire et devant son absence de réaction, je déduisis tout naturellement qu’il n’avait rien contre les mutants. Je n’avais pas encore complètement retrouvé mon calme après ma rencontre avec la psychose, mais je me sentais déjà au moins soulagée du poids de mon secret. Pour cette fois au moins… Je me demandais si cela allait être aussi difficile à chaque nouvelle rencontre, ou si je finirais par m’y faire avec le temps.

-C'est vrai que le vieux Mayfair n'est pas très clair dans sa tête.

Pas très clair dans sa tête… L’espace d’un instant j’eus envie d’essayer de lui décrire l’espèce de chaos informe que j’avais perçu, et aussi la souffrance énorme que cela provoquait. La phrase qu’il venait de prononcer était un euphémisme inouï à mes yeux. Cet homme devait passer là, tous les jours mais est-ce que quelqu’un voyait encore sa peine comme je la voyais ? Mais j’avais décidé que je n’exposerais pas l’esprit des uns aux autres à moins de m’y trouvée contrainte et forcée par les circonstances. Mais le simple souvenir avait suffit un instant à me faire perdre le souffle à nouveau. La sensation en avait profité pour revenir à la surface.

-Respire un grand coup. Comme si tu te préparais à passer un oral ou un autre truc un peu stressant. Moi, ça m'aide généralement à retourner les pieds sur terre.

Je suivais son conseil mais surtout je retournais me terrer derrière les barrières de son esprit. Tout était bon pour se sortir de l’angoisse d’être fou. C’était presque pire que de mourir en fait. Mais chez lui tout était calme et rangé mais vivant à la fois, organisé sans être figé, précis tout en étant dynamique. Et surtout, tout allait plutôt bien pour l’instant. Je commençais moi aussi à me sentir mieux. Je rentrais chez moi en pensée peu à peu. Mes frontières se reconstruisaient et j’allais presque me lever et lui dire que j’allais mieux. Mais c’est alors qu’il demanda :

-Tu as bien dit… empathe ?

Ce n’était pas clair, évidemment que ça n’était pas clair pour quelqu’un de normal, j’aurais du m’en douter. Et maintenant il allait falloir retraverser la peur de dire ce que j’étais. Je ne pouvais pas mentir il aurait tôt fait de s’en apercevoir. Il fallait aller jusqu’au bout, j’étais acculée. Je baissais les yeux, fixant le sol résolument alors que je sentais sa curiosité braquée sur moi comme la lumière d’un phare.

-Oui… l’empathie est une… forme de… mutation. Je perçois les émotions d’autrui, ses états mentaux et sa personnalité. Enfin… ça c’est la théorie… en pratique c’est surtout… flou, confus, envahissant et même dangereux.

J’espérais qu’il était comme Elena, qu’il n’avait aucun problème avec ça. Après tout il y a moins de quelques mois moi-même j’aurais eu peur de quiconque m’aurait dit être un mutant. C’était triste au fond.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyJeu 28 Nov - 21:56

J'essayais d'aider la jeune femme à se calmer. Je lui filais un de mes "trucs" pour les situations stressantes. ça eut l'air de fonctionner à peu près. Ce qui était rassurant. Gérer les crises de panique, ce n'était quand même pas mon loisir préféré.

-Oui… l’empathie est une… forme de… mutation. Je perçois les émotions d’autrui, ses états mentaux et sa personnalité. Enfin… ça c’est la théorie… en pratique c’est surtout… flou, confus, envahissant et même dangereux.

Mutation. C'était bien ma veine. J'étais venu sur la marina pour essayer de me sortir tout ça de la tête. Et voilà que ça me retombait en pleine poire. Étrange comme la fatalité peut intervenir dans une journée, hein ? Les paroles d'Elena me revinrent en tête. Elles ne s'étaient jamais vraiment éloignées, juste repoussées au fond de ma mémoire.

Mais qu'étais-je sensé faire ? Je ne pouvais pas la planter là. C'était contraire à toute éthique et tous sens moral. Et puis... l'empathie, ce n'était pas un don qui risquait de me tuer, non ? Ok. On se calme Greg.

- Je crois que je comprends un peu ta réaction dans ce cas.

Je lui fis un léger sourire. Allez savoir ce qu'elle avait "senti" à mon sujet. C'était un brin gênant. Techniquement, c'était presque de la violation de vie privée. Déformation professionnelle. C'est à peu près à ce moment-là que je percutais que la jeune mutante dont Elena m'avait parlé était devant moi.

Ah. Superbe.

C'était bien ma veine. Enfin, valait mieux elle qu'un qui essaye de me tuer, non ?

- Je pense que je peux déduire que mon esprit n'est pas trop chaotique, vu que tu as l'air d'aller mieux.

D'accord, peut-être que je trouvais la situation amusante. C'était forcément sur moi qu'il avait fallut que ça tombe. Enfin, j'espérais que mes ... rancœurs ne ressortaient pas trop. C’était un peu schizophrénique comme comportement. D'un autre côté, c'était un peu comme on se retrouvait à devoir défendre un client indéfendable, ou dont on ne cautionnait pas les actes. Il fallait... compartimenter. Ne plus vraiment être "soi".

- ça ne doit pas être très facile à vivre, en tout cas.

Je crois bien qu'à sa place, je me serais cloîtré chez moi.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyDim 1 Déc - 13:12

Baissant les yeux, plus que mal à l’aise, j’expliquais ce que je voulais dire par « empathe ». La réaction ne se fit pas attendre. Je reçus sa peur en plein visage. Enfin sa peur… lui-même ne devait pas la sentir comme telle, autant que moi. Quelque chose en tout cas avait fait exploser le bas de l’architecture complexe de son esprit. Si la façade était toujours en place, les sous-sols étaient pris d’une sorte d’inondation. Je ne voulais pas lever les yeux vers lui. J’étais heureuse qu’il ne soit pas en train de me toucher. J’étais comme happée par le liquide sous la surface.  C’était blanc, comme les souvenirs de guerre de McKnight, mais au lieu du dégoût j’étais prise d’un acide sentiment d’impuissance. Je restais un instant éblouie et suffocante avant de lutter pour remonter à la surface. Cet homme avait subit un choc en rapport avec les mutants. Et comme lui, j’étais en colère contre ceux des miens qui avaient fait cela, de quoiqu’il s’agisse d’ailleurs. A cause d’eux, je constatais encore la dangerosité de ma nature. Comme lorsque mon frère avait su. Prise à nouveau avec mes propres émotions, je me battais contre la tristesse. Je me sentais fatiguée.

-Je crois que je comprends un peu ta réaction dans ce cas, avait-il répondu.

Je m’étais attendue à ce qu’il me laisse parfaitement seule, plantée sur mon banc. Attirée vers le désordre des bas fonds, j’avais oublié que la façade était toujours en place. Mais c’était plus qu’une façade. Elle était garante de certaines valeurs morales, il y avait des inscriptions gravées dans la pierre des frontons. A présent la marrée était scrupuleusement repoussée et j’étais soulagée de voir qu’il avait décidé de ne pas en rester là. Le processus était fascinant à regarder, son esprit se compartimentait, avec des murs solides et épais et le doute était enfermé dans une pièce noire privé de lumière. Quand tout était ordonné de la sorte, on pouvait laisser des parties entières de soi dans l’ombre sans pour autant leur porter atteinte. Vraiment j’étais admirative. Apparemment il devait aussi avoir conçu l’idée que je pouvais voir ce qui se passait sans sa tête, car portes et fenêtres furent fermés avec fracas. Je jalousais l’efficacité de ses défenses. En même temps, il devait craindre que je devine à quel point ma mutation lui semblait une mauvaise chose. Trop tard le mal était fait. Trop occupée à observer son esprit j’avais oublié de répondre alors il enchaîna.

-Je pense que je peux déduire que mon esprit n'est pas trop chaotique, vu que tu as l'air d'aller mieux.

Comme le ménage était fait à présent, il semblait presque amusé et contaminée je trouvais la situation amusante aussi. Je cherchais quelque chose à dire qui pourrait éviter que des portes et fenêtres se barricadent d’avantage. Comme il avait attiré mon attention sur son esprit, tout s’était encore un peu durci malgré tout.

-Je dirais même que vous avez un sens de l’ordre particulièrement développé.

J’hésitais à ajouter que j’aurais aimé en faire autant. Je sentais un peu fascinée les portes s’ouvrir et se fermer, les lumières de la colère contre les mutants s’éteindre. Il poursuivit :

-ça ne doit pas être facile à vivre.

La compassion était en pleine lumière et elle me ramena brusquement à ce que je vivais moi.

- Non… Chaque fois que je sors, je risque de me faire envahir. J’ai fait quelques progrès… Avant je tombais dans les pommes quand c’était trop. Mais c’est surtout avant que j’en prenne conscience que c’était le pire… Tout ce temps… Mes parents pensaient que j’étais malade, dépressive, ou même folle. J’y croyais moi aussi.  J’ai perdu beaucoup en découvrant ce que j’étais… mais maintenant je peux commencer à apprendre à le maîtriser… voire à penser à faire quelque chose d’utile avec… et puis… j’ai rencontré des tas de gens pour m’aider. Je suis plutôt chanceuse en réalité.

Je lui épargnais le couplet des chocs électriques, de mes parents tristes qui n’ont jamais pu comprendre, de ma mère dépressive qui m’attendait surement assise sur le canapé fixant l’écran noir de la télévision dernier cri. J’étais contente que lui ne puisse pas lire dans mon esprit. Je voulais moi aussi me convaincre qu’on pouvait insister sur le positif alors j’ajoutais.

-Même vous qui êtes plutôt anti-mutant et qui en avez bavé à cause d’eux, vous m’avez donné un coup de main.


Juste après je me giflais intérieurement. J’avais oublié que je n’étais pas sensée savoir tout cela. Comment j’avais pu omettre un détail aussi gigantesque ? Décidément, j’étais bonne à rien.  Bonne à enfermer. J’allais avoir de sérieux ennuis maintenant. Je ne pouvais pas m’empêcher de lire ce qui se passait en lui, mais ce n’était pas une raison pour le lui renvoyer au visage. Pourquoi ne pouvais-je pas tout simplement tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler ?

-Pardon… bredouillais-je... je ne le fais pas exprès.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMar 3 Déc - 20:31

Lyra avait du craindre que je réagisse mal, ce qui était compréhensible. Avec un poil d'amusement, je lui dis que mon cerveau ne devait pas être trop chaotique, car elle semblait avoir repris contenance.

-Je dirais même que vous avez un sens de l’ordre particulièrement développé.

Je souris. Je voulais bien la croire. J'étais du genre à tout classer. Méticuleusement. Un peu trop selon mon cousin qui trouvait que ça me donnait un air "coincé". Mais si je voulais jongler entre les différentes parties de ma vie, professionnelle et privée, il fallait que je compartimente tout cela. Maitre Campbell ne pouvait se comporter comme Greg le pilote. Ou même Greg tout court. Je ne pus m'empêcher d'observer que ce ne devait pas être une situation très plaisante à vivre.

- Non… Chaque fois que je sors, je risque de me faire envahir. J’ai fait quelques progrès… Avant je tombais dans les pommes quand c’était trop. Mais c’est surtout avant que j’en prenne conscience que c’était le pire… Tout ce temps… Mes parents pensaient que j’étais malade, dépressive, ou même folle. J’y croyais moi aussi.  J’ai perdu beaucoup en découvrant ce que j’étais… mais maintenant je peux commencer à apprendre à le maîtriser… voire à penser à faire quelque chose d’utile avec… et puis… j’ai rencontré des tas de gens pour m’aider. Je suis plutôt chanceuse en réalité.

Je hochais la tête. ça rejoignait ce qu'Elena avait dit.

-Même vous qui êtes plutôt anti-mutant et qui en avez bavé à cause d’eux, vous m’avez donné un coup de main.

J'eus l'impression qu'un bloc de glace descendait dans mes entrailles. Comment pouvait-elle savoir ? Si elle savait cela, qu'avait-elle appris d'autre sur moi ? Je serrais et desserrais convulsivement mes poings. Non pas que je veuille l'agresser. C'était juste un réflexe... primal.

-Pardon… je ne le fais pas exprès.

Elle avait l'air bien plus perturbé que moi. Je soufflais lentement.

- Non, c'est moi qui suis désolé. J'ai eu quelques... ennuis avec des mutants. Du genre qui ne laissent pas vraiment de bon souvenir.

Et elle n'avait pas besoin - ni le droit - de ressentir tout ça. C'était... personnel.

- J'ai rencontré Elena. Elle m'a parlé de toi... Et je dois avouer qu'elle m'a bien remis en place aussi.

J'eus un petit rire.

- Si tu as d'autres personnes comme elle à tes côtés, tu ne risques pas grand chose.

J'essayais surtout de dévier la conversation, de l'éloigner de moi. J'étais assez mal à l'aise à l'idée qu'on puisse lire en moi comme dans un livre ouvert. Jamais avoir mes secrets, savoir que mon esprit était une forteresse inviolable.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMar 3 Déc - 22:03

Décidément je commençais à me dire que la première chose qu’il fallait apprendre quand on avait un bon comme le mien était  de savoir se taire. Garder pour soi les choses. Faire la différence entre ce que les gens pouvaient consentir à dire, et ce qu’on pouvait en sentir. Je sentais tellement de choses que parfois j’avais tendance à oublier que les gens ne me connaissaient pas, qu’ils avaient l’impression fausse que moi non plus je ne les connaissais pas. Revenir à la normalité avec cette brutalité, refaire ce constat de la séparation psychique dont je ne bénéficiais plus me laissait dans un profond sentiment de solitude.

Ce sentiment était accentué par le fait qu’à présent je sentais le désarroi que j’avais jeté dans l’esprit de mon interlocuteur. Pris de court, à nu soudain, il éteignait une  à une les lumières, s’efforçant de se durcir le plus possible. Je me maudissais intérieurement. J’étais idiote, maladroite, bonne à rien.

- Non, c'est moi qui suis désolé. J'ai eu quelques... ennuis avec des mutants. Du genre qui ne laissent pas vraiment de bon souvenir.


A nouveau il me fallut traverser le blanc de l’impuissance, la fugacité de la panique, la peur de mourir là, sans avoir rien pu faire ou dire quoique ce soit. J’avais sous estimé l’importance de cet événement la première fois que je l’avais vu. A présent qu’il en parlait explicitement il me revenait plus fort, même au travers des défenses érigées contre moi. Il me fallut une large inspiration pour répondre. Je serrais les poings jusqu’à ce que mes jointures soient blanches. J’espérais que mon malaise n’avait pas transparut.

-Ne vous excusez pas. Vous avez parfaitement le droit de penser ce que vous voulez, pour des raisons qui vous appartiennent. Je n’avais pas à le savoir, mais je peux difficilement faire autrement alors…

Je me sentais un peu mieux et au moins avais-je réussi à ne pas dire que je savais qu’il avait probablement été agressé par des mutants et pire, que je savais exactement ce qu’il avait vécu à ce moment là. C’était difficile de ne rien dire. Je savais qu’il avait sans doute fait quelques cauchemars après coup, que cela avait du être dur, pour lui qui était habitué à tout ordonner de se retrouver au milieu de ce soudain chaos sans rien pouvoir y changer. J’aurais voulu lui dire que tous les mutants n’étaient pas des êtres cruels, je me sentais tout aussi en colère que lui. Il poursuivit après un moment de silence.


- J'ai rencontré Elena. Elle m'a parlé de toi... Et je dois avouer qu'elle m'a bien remis en place aussi. Si tu as d'autres personnes comme elle à tes côtés, tu ne risques pas grand chose.


Elena… C’était toujours Elena que je trouvais sur sa route quand j’avais besoin d’elle. Même quand elle n’était pas là, elle mettait la lumière dans l’esprit des gens que je croisais. Je l’admirais tellement. Faire changer d’avis quelqu’un après un tel choc n’avait pas du être évident, mais cela avait au moins permis qu’il lui vienne en aide. Après tout, j’étais la mieux placée du monde pour comprendre qu’il puisse me laisser là et m’abandonner à mon sort.

-Ah vous connaissez Elena ? Je suis désolée mais elle par contre ne m’a jamais parlé de vous…

Je baissais les yeux, un peu coupable…

- En fait on a surtout parlé de moi. Elle m’a hébergé pendant quelques jours, quand je me suis enfuie de chez moi. Ensuite elle m’a fait rencontré les bonnes personnes, des gens capables de me remettre sur les rails… Cette fille est magique. Sans elle, je pense que je serais encore sous un pont ou quelque chose comme ça…Je sais que je peux compter sur elle.

Je sentais son esprit se détendre un peu. Il était content qu’on ait changé de sujet. Et je l’étais aussi. Je n’avais pas envie de retraverser son incident avec les mutants encore une fois. Lui non plus. Et puis comme cela, j’avais moins d’occasion de percevoir des choses que je n’étais pas sensée voir.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyDim 8 Déc - 18:50

Je me retrouvais à m'excuser d'avoir transmis mes... pensées... à la jeune fille.

-Ne vous excusez pas. Vous avez parfaitement le droit de penser ce que vous voulez, pour des raisons qui vous appartiennent. Je n’avais pas à le savoir, mais je peux difficilement faire autrement alors…

Vu sous cet angle...  Un léger silence s'installa et je finis par lui dire que j'avais rencontré Elena. Je venais surtout de faire le lien entre les paroles de la cuisinière et l'adolescente devant moi. J'étais un peu perturbé et ça n'aidait en rien ma perspicacité.

-Ah vous connaissez Elena ? Je suis désolée mais elle par contre ne m’a jamais parlé de vous…
- Pas vraiment. Nous avons rapidement fait connaissance dans une brasserie.


Ce n'était pas vraiment connaitre quelqu'un. En conséquence, c'était assez normal qu'Elena ne lui ait pas parlé de moi. Bien au contraire. Elle baissa les yeux.

- En fait on a surtout parlé de moi. Elle m’a hébergé pendant quelques jours, quand je me suis enfuie de chez moi. Ensuite elle m’a fait rencontré les bonnes personnes, des gens capables de me remettre sur les rails… Cette fille est magique. Sans elle, je pense que je serais encore sous un pont ou quelque chose comme ça…Je sais que je peux compter sur elle.

J'eus un sourire.

- C'est... une force de la nature, je dirais.

Et malheur à qui se mettrait en travers de son chemin.

- Mais c'est tout à son honneur.

Elle avait l'air du genre à camper sur ses positions et ne pas se la laisser conter, ce qui était une bonne chose. Et elle ne se laissait pas faire. Alors j'imaginais que si elle décidait de prendre quelqu'un sous son aile, le reste du monde n'avait plus qu'à bien se tenir.

- Tu as de la chance, très peu de gens sont aussi... sympathiques.

C'était toujours bon d'avoir quelqu'un sur qui pouvoir compter. J'avais mon cousin et Harley. Peut-être un peu mon "patron" Matt aussi. Et elle avait Elena, à défaut d'avoir quelqu'un de sa famille.

- Et ta famille ne veut plus entendre parler de toi, c'est ça ? Enfin... Tu n'es pas obligée de me répondre.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMar 10 Déc - 22:31

Gregory venait de m’expliquer qu’il avait connu Elena dans une brasserie. Parler d’elle nous permettait de ne pas parler de lui et donc d’éviter qu’il se sente observé par moi. Pour ma part je n’avais aucune envie d’observer plus avant ce qu’il y avait en lui. Je redoutais de retomber sur cette zone blanche. Cette entorse faite à son esprit, par des gens comme moi.

-C’est une force de la nature, je dirais.
ajouta-t-il à son sujet.

Je méditais un instant là dessus. Même encore maintenant me souvenir de la chaleur de son esprit me réconfortais. Pendant que j’étais toujours plongée dans mes souvenirs il reprit :

-Mais c’est tout à son honneur.

- Oui… soufflais en retour… j’en sais quelque chose.

-Tu as beaucoup de chance, très peu de gens sont aussi… sympathiques.

Je restais silencieuse encore un moment avant d’ajouter dans mes pensées.

-Je sais. Je suis mieux placée que n’importe qui pour le savoir.  D’un côté j’ai de la chance c’est vrai. En même temps, quand quelqu’un m’est hostile je le sais tout de suite. C’est un des rares avantages de mon don pour le moment.

J’avais déjà senti des gens m’être hostile et je détestais cela. Le pire était sans doute ses hommes dans la rue, dans le bus qui la toisaient de haut en bas. Ce que je lisais dans leurs esprits me dégoûtait le plus souvent. Je pressais le pas en général, avec l’impression détestable de m’embraser d’un feu aux vapeurs répugnantes.

Justement présentement je sentais la compassion émaner de Grégory, la colère contre les mutants était loin à présent. Je sentais qu’il n’allait pas tout mélanger. Tout mélanger… c’était heureusement pour moi une chose qu’il ne pouvait absolument pas faire.

-Et ta famille ne veut plus entendre parler de toi, c'est ça ? Enfin... Tu n'es pas obligée de me répondre.

Certes je n’étais pas obligée de répondre mais j’en avais envie. J’avais peu l’occasion de parler de tout cela. Et puis d’un autre côté, j’avais l’impression que ce sentiment d’inquiétude que je lui inspirais maintenant était exagéré. S’inquiéter pour moi m’avait toujours semblé inutile compte tenu de ce que vivaient les autres autour.

-C’est ce que je pensais au départ… C’est pour ça que j’ai fuit. J’ai été élevée au milieu de mots comme “Sales mutos de merde” “Ces erreurs de la nature…”  C’était surtout mon père qui disait ce genre de choses. Quand je m’en suis rendue compte je suis partie et c’est là qu’Elena m’a trouvée, complètement perdue, noyée dans la masse. Ensuite mon père a accusé ma mère de l’avoir trompé, car selon lui c’était logique. Le gêne mutant se transmet par les hommes logiquement et comme lui ne l’était pas... J’ai su qu’après qu’on pouvait être porteur du gêne sans muter réellement. Mon frère a eu… très peur de moi quand il l’a su. Ça a été un cataclysme en fait. Mon père a frappé ma mère. Et elle est venue me trouver. Elle a rencontré Elena aussi… et ça ne s’est pas bien passé… Je vis avec elle maintenant. Elle ne sait plus trop où elle en est…

Ce qui était un euphémisme pour décrire son immobilité totale sur le canapé du salon de notre appartement. Je marquais une pause, je tenais à finir sur une note positive, je ne voulais pas non plus avoir l’air de me plaindre.

- Mais bon… D’un côté, si ça n’était pas arrivé, je serais restée chez moi, à me sentir mal sans savoir pourquoi. Je suis allée à l’Academy, j’ai parlé à McKnight, il m’a dit que je pouvais peut-être aider avec mes dons. Maintenant je fais des études de psychologie par correspondance avant de pouvoir intégrer la fac.

Je tâchais de lui sourire. Mais au fond de moi des jours comme celui-là où je m’effondrais en pleine rue avec l’impression que tout était à recommencer, j’aurais voulu que tout redevienne comme avant. Et j’étais contente d’être la seule à pouvoir lire dans l’esprit des autres.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMer 11 Déc - 20:32

Malgré nos positions différentes, je ne pouvais que faire l'éloge du comportement d'Elena. Elle était fidèle à ses convictions. C'était quelque chose qui m'importait vraiment.

-Je sais. Je suis mieux placée que n’importe qui pour le savoir.  D’un côté j’ai de la chance c’est vrai. En même temps, quand quelqu’un m’est hostile je le sais tout de suite. C’est un des rares avantages de mon don pour le moment.

Ce don pouvait être utile. J'imaginais que selon les cas, on pouvait même jusqu'à savoir si une personne mentait ou était sincère. Ma langue fonctionna avant que mon cerveau ne censure ma pensée et je lui demandais si ses parents l'avaient rejetée, puisqu'elle m'avait dit en avoir bavé.

-C’est ce que je pensais au départ… C’est pour ça que j’ai fuit. J’ai été élevée au milieu de mots comme “Sales mutos de merde” “Ces erreurs de la nature…”  C’était surtout mon père qui disait ce genre de choses. Quand je m’en suis rendue compte je suis partie et c’est là qu’Elena m’a trouvée, complètement perdue, noyée dans la masse. Ensuite mon père a accusé ma mère de l’avoir trompé, car selon lui c’était logique. Le gêne mutant se transmet par les hommes logiquement et comme lui ne l’était pas... J’ai su qu’après qu’on pouvait être porteur du gêne sans muter réellement. Mon frère a eu… très peur de moi quand il l’a su. Ça a été un cataclysme en fait. Mon père a frappé ma mère. Et elle est venue me trouver. Elle a rencontré Elena aussi… et ça ne s’est pas bien passé… Je vis avec elle maintenant. Elle ne sait plus trop où elle en est…

Dur. De ce côté-là, je ne pouvais pas me plaindre. Je venais d'une famille unie. Quoi que, nous n'avions pas de mutants parmi nous. Mais je doutais que cela réussisse à réellement briser nos liens. Enfin, j'imaginais. Même si je n'aimais pas vraiment les mutants, je ne pourrais sans doute pas laisser quelqu'un de ma famille de côté.

- Mais bon… D’un côté, si ça n’était pas arrivé, je serais restée chez moi, à me sentir mal sans savoir pourquoi. Je suis allée à l’Academy, j’ai parlé à McKnight, il m’a dit que je pouvais peut-être aider avec mes dons. Maintenant je fais des études de psychologie par correspondance avant de pouvoir intégrer la fac.

Elle essaya de sourire.

- C'est une bonne chose. La fac nous aide souvent à nous trouver.

Je l'espérais pour elle, même si ça ne devait pas être facile pour elle.

- L'important, c'est que toi tu réussisses à aller mieux. L'Academy est sans doute une excellente chose pour toi. Après tout, ce sont les autres mutants qui sont les plus aptes à t'aider.

Les gens comme moi.... On avait déjà bien assez à faire avec nos propres ennuis. Et elle... elle devait se coltiner les siens en plus de ceux des autres. De quoi virer dingo.

- Il faut s'accrocher. Se trouver un objectif à atteindre et se focaliser dessus. Toi, tu as les cours de psycho.

Moi, j'avais eu mon diplôme d'avocat et les courses de voiture.

- Et tu as des personnes comme Elena pour t'aider, c'est aussi une bonne chose. C'est plus simple d'affronter le monde quand on est à plusieurs.

A défaut d'être suffisamment fort pour affronter le reste du monde seul.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyJeu 12 Déc - 18:41

Une simple question et voilà que je racontais tout à nouveau. Fallait-il que je perde cette habitude d’être aussi bavarde quand on me questionnait sur ma famille ? Avais-je réellement quelqu’un à qui me confier mis à part un inconnu rencontré en pleine rue ? Je savais que je n’avais rien à craindre de lui mais à présent, je regrettais un peu de m’être montrée de la sorte. Je me disais qu’il devait ressentir un peu la même chose, exception faite que lui n’avait pas eu le choix… et qu’il n’avait pas eu à parler. C’était peut-être pour cela que j’agissais de la sorte. Pour réparer le tort que je faisais en m’introduisant malgré moi dans la tête des gens.

Je sentais que des portes du fond de son esprit s’ouvraient pendant que je parlais. Il avait visiblement eu ce dont j’avais manqué. Une famille soudée qui lui avait laissé un profond sentiment de sécurité sur lequel était basée toute l’architecture.  J’étais presque jalouse.

- C’est une bonne chose, la fac nous aide souvent à nous trouver.

Je me contentais de sourire et de soupirer à la fois. Il avait sans doute raison, mais pour cela encore faudrait-il que je parvienne à y mettre un pied sans m’évanouir.

- L'important, c'est que toi tu réussisses à aller mieux. L'Academy est sans doute une excellente chose pour toi. Après tout, ce sont les autres mutants qui sont les plus aptes à t'aider.

- Oui c’est vrai…soufflais-je. Ils m’avaient bien aidée là bas. Mais j’avais peur d’aller vers les autres l’idée de rencontrer quelqu’un de nouveau me mettait toujours mal à l’aise. Je le laissais poursuivre.

- Il faut s'accrocher. Se trouver un objectif à atteindre et se focaliser dessus. Toi, tu as les cours de psycho.

Je sentais qu’il avait raison.

-Oui… sans ça je tournerais en rond.

-Et tu as des personnes comme Elena pour t'aider, c'est aussi une bonne chose. C'est plus simple d'affronter le monde quand on est à plusieurs.

Je lui souris plus franchement cette fois.

-Oui. Avant je n’osais pas sortir de chez moi. Je n’avais pas d’amis… je ne savais même pas ce que c’était ! Maintenant je rencontre des tas de gens gentils, qui cherchent à m’aider. Et en plus… Je sais que ça peut paraître étrange… mais je me dis que j’ai toujours senti l’esprit des gens, je ne sais pas ce que ça fait d’être sans ça… Et quand j’essaye de me représenter ce que ça peut faire d’être… comme vous… enfin normal… d’un côté je me dis que ça doit être reposant mais d’un autre… On doit se sentir seul non ? Enfin non dans un sens vous avez toujours été comme ça vous aussi. Ce que j’essaye de dire je crois c’est que… là on se parle depuis quoi… trois minutes ? Et j’ai l’impression de vous connaître très bien. Du coup… Je vous aime bien en fait. Plus que si je ne vous connaissais pas… Enfin… tout ça pour dire que… Je m’embrouille je crois…


Je rougis et lui sourit. Pourquoi ? Pourquoi je ne pouvais pas juste apprendre à me taire parfois ? J’aurais voulu disparaître.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptySam 21 Déc - 18:12

J'avais réussi à faire sourire l'adolescente. C'était bien plus plaisant que son air perdu.

-Oui. Avant je n’osais pas sortir de chez moi. Je n’avais pas d’amis… je ne savais même pas ce que c’était ! Maintenant je rencontre des tas de gens gentils, qui cherchent à m’aider. Et en plus… Je sais que ça peut paraître étrange… mais je me dis que j’ai toujours senti l’esprit des gens, je ne sais pas ce que ça fait d’être sans ça… Et quand j’essaye de me représenter ce que ça peut faire d’être… comme vous… enfin normal… d’un côté je me dis que ça doit être reposant mais d’un autre… On doit se sentir seul non ? Enfin non dans un sens vous avez toujours été comme ça vous aussi. Ce que j’essaye de dire je crois c’est que… là on se parle depuis quoi… trois minutes ? Et j’ai l’impression de vous connaître très bien. Du coup… Je vous aime bien en fait. Plus que si je ne vous connaissais pas… Enfin… tout ça pour dire que… Je m’embrouille je crois…

Elle rougit et sourit. J'essayais de donner un sens à ses paroles. C'était assez étrange à entendre à vrai dire. Même carrément bizarre, voire flippant.

- Je ne me sens pas seul. J'ai des amis, un cousin qui est plus un frère pour moi, une famille assez soudée. Je n'ai pas besoin de connaître le fond de leur pensée pour les aimer.

Je haussais légèrement les épaules.

- J'ai toujours pris les gens comme ils étaient. Avec leurs qualités et leurs défauts. Mon cousin, par exemple. Quand je commence à trop cogiter, il le voit à ma tête, et généralement, on se retrouve dans un bar à boire jusqu'au petit matin, ou alors, il commence à faire des conneries jusqu'à ce que j'ai des crampes de rire. Mais il a aussi la sale manie de laisser trainer ses affaires n'importe où. Et une paire de chaussettes sales dans un attaché-case, ça fait pas bonne impression.

J'étais rentré du boulot énervé, décidé à lui faire bouffer ses chaussettes... Et ça avait fini avec quinze ans d'âge mental en moins, une potiche de décoration brisé et un fou rire monstrueux. Mon cousin était vraiment insupportable des fois, mais je ne le changerais pour rien au monde.

- C'est sur que ton don doit être pratique pour savoir quand les gens sont sincères ou non, mais même sans, on finit par le savoir.
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMar 24 Déc - 11:14

Je venais plus ou moins de dire confusément le fond de ma pensée et je m’attendais au pire. Et le pire ce n’était sans doute pas les mots qu’il allait dire. C’était que je savais très exactement comment mes mots l’avaient fait se sentir. Et je me trouvais à présent face à tout un arsenal défensif, les profondeurs de la structure s’étaient fermées et l’ensemble était prêt à riposter. Je ne comprenais pas.  Je venais de dire à cet homme que je l’appréciais et il réagissait très exactement comme si j’avais dit le contraire. Malgré mon don, malgré le fait que je faisais des études de psychologies, il y avait un milliard de choses que je ne savais pas sur les relations humaines et que je saurais sans doute jamais. Il y avait tout un versant du monde auquel j’étais aveugle, parce que mon don me le cachait.

Comme je ne lisais pas dans les pensées pour autant, j’espérais au moins que ses mots m’apporterait des éclaircissements.

- Je ne me sens pas seul. J'ai des amis, un cousin qui est plus un frère pour moi, une famille assez soudée. Je n'ai pas besoin de connaître le fond de leur pensée pour les aimer.

Je prenais le temps d’écouter afin de tenter de savoir si finalement, ce n’était pas contre l’idée de la solitude qu’il se défendait et non ce que j’avais dit à la fin et dont j’avais honte. Ou peut-être étais-ce l’ensemble…

- J'ai toujours pris les gens comme ils étaient. Avec leurs qualités et leurs défauts. Mon cousin, par exemple. Quand je commence à trop cogiter, il le voit à ma tête, et généralement, on se retrouve dans un bar à boire jusqu'au petit matin, ou alors, il commence à faire des conneries jusqu'à ce que j'ai des crampes de rire. Mais il a aussi la sale manie de laisser trainer ses affaires n'importe où. Et une paire de chaussettes sales dans un attaché-case, ça fait pas bonne impression.


Je souris, imaginant la scène mais surtout parce qu’il la revivait et alors son esprit se détendait à nouveau. J’étais soulagée de le constater… En même temps, ces relations qu’il entretenait avec ses proches me rendaient terriblement jalouse. A part Elena que j’avais rencontrée récemment je n’avais personne avec qui j’avais ce genre de rapport. Chez moi, une chaussette dans l’attaché-case de mon père aurait fait l’effet d’une véritable bombe. Je restais silencieuse encore. Je n’osais pas vraiment parler de peur de dire encore n’importe quoi.

- C'est sur que ton don doit être pratique pour savoir quand les gens sont sincères ou non, mais même sans, on finit par le savoir.


Je soupirais… peut-être qu’en fait il avait l’impression que je me livrais à une sorte d’investigation pour tester si on me mentait ou non. En fait il ne s’agissait pas de tout de cela. J’étais déjà tombée sur des esprits qui me mentaient et dont j’avais pu le savoir. Mais dans le même temps, je saisissais pourquoi ils le faisaient. Comme lorsque ma mère me répétait que tout allait bien, qu’elle allait juste se reposer assise là sur le canapé un jour de plus. Je voulais lui expliquer, mais cela promettait d’être difficile.

-Il ne s’agit pas vraiment de leur sincérité en fait… Même quand ils me mentent je comprends pourquoi. Même quand ils m’insultent… Il m’arrive d’éprouver des choses révoltantes, ou dégoûtantes à travers eux, mais jamais pour eux. En fait chaque personne que je croise me touche… Tout se passe comme si parce que je me sens proche d’eux d’une certaine façon, j’acceptais leurs défauts… je comprends pourquoi ils sont apparus… je ne peux que comprendre… Si vous aviez refusé de m’aider, j’aurais compris je crois, j’aurais trouvé ça normal et logique, parce que je sais… enfin plutôt… je sens…

J’étais encore moins claire à présent. Et il avait fallu que je ramène cette histoire sur le tapis… Décidément…
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyMer 1 Jan - 21:49

// Bonne année !!

J'étais toujours un peu perturbé par ce que disait Lyra. A chaque fois que j'avais l'impression de pouvoir m'habituer... Elle disait quelque chose qui venait tout bouleverser. Je lui expliquais ma façon de "jauger" les gens, en fonction de leurs agissements. Le bon, le mauvais en eux.

-Il ne s’agit pas vraiment de leur sincérité en fait… Même quand ils me mentent je comprends pourquoi. Même quand ils m’insultent… Il m’arrive d’éprouver des choses révoltantes, ou dégoûtantes à travers eux, mais jamais pour eux. En fait chaque personne que je croise me touche… Tout se passe comme si parce que je me sens proche d’eux d’une certaine façon, j’acceptais leurs défauts… je comprends pourquoi ils sont apparus… je ne peux que comprendre… Si vous aviez refusé de m’aider, j’aurais compris je crois, j’aurais trouvé ça normal et logique, parce que je sais… enfin plutôt… je sens…
- Je dois avouer que j'ai assez de mal à comprendre pour ma part.


Comprendre pourquoi les gens étaient, par exemple, égoïste, ça me semblait assez peu probable, au final. Déjà que pour soi-même, c'était relativement compliqué, alors pour les autres ! Enfin bref, j'étais bien heureux d'être un simple humain uniquement préoccupé par son ressenti.

Ce n'était vraiment pas une situation enviable. il fallait le supporter et ce n'était pas étonnant que la jeune Lyra ait du mal à s'en sortir avec tout ça. Je ne l'enviais vraiment pas. Je me sentais même chanceux, pour une fois. Je regardais ma montre, il allait être pour moi l'heure de rejoindre le circuit, même si j'avais encore de la marge.

- L'essentiel, c'est que toi tu finisses par t'y retrouver, non ?

Qu'elle ne se perde plus dans les émotions des autres. Chose que mon esprit avait toujours du mal à se représenter.

- Enfin, tu as l'air d'aller quand même mieux que tout à l'heure. Content d'avoir pu t'aider un peu.

Je lui fis un sourire.

- Il va falloir que je file, ça va aller ?
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Lyra L. James
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyJeu 2 Jan - 22:15

Plus j’essayais d’expliquer ce qui se passait pour moi, ce que je vivais, et plus je semais la confusion dans son esprit. Cela me plongeait dans une profonde solitude. Personne ne pourrait jamais comprendre ce que je vivais, il fallait me rendre à l’évidence.

- Je dois avouer que j'ai assez de mal à comprendre pour ma part.

Je baissais un peu les yeux, pas très sûr de quoi répondre à cela.

-Je suppose que c’est normal… pour conclure je dirais que c’est assez…indescriptible.

Il y eut un court instant de silence où je sentis la pitié émaner de lui. Il était gentil vraiment. Mais personne ne pouvait rien pour moi. Personne mis à part moi-même, il était sans doute temps que je comprenne cela aussi. Les amis c’était précieux, mais personne ne pouvait apprendre à maîtriser ce flot d’émotions à ma place. J’étais seule face à tout cela. J’avais des gens pour m’entourer, même les inconnus dans la rue s’arrêtaient pour moi en cas de besoin. Mais en dernier ressort, je faisais la différence.

- L'essentiel, c'est que toi tu finisses par t'y retrouver, non ?

Il venait de résumer très exactement le fond de ma pensée alors je hochais la tête avec un semblant de sourire.

-Oui, c’est vrai.

Il poursuivit juste après.

- Enfin, tu as l'air d'aller quand même mieux que tout à l'heure. Content d'avoir pu t'aider un peu.

Il me sourit et je lui souris en retour sentant qu’il était parfaitement sincère sur ce point, terreur des mutants ou pas. Je répondis avec plus d’assurance.

-Oui, je me sens mieux grâce à vous.

Il reprit souriant toujours :

- Il va falloir que je file, ça va aller ?

L’idée de me trouver seule ne m’enchantait pas. La pensée du trajet qui m’attendait pour parvenir jusque chez moi encore moins. Il allait falloir retraverser la ville, passer dans le flot de la foule. Mais j’avais pris la résolution d’apprendre à me débrouiller seule un peu. Peut-être fallait-il aussi que je dédramatise un peu. Ce n’était pas chose aisée quand on était pris dans un flot constant d’émotions… Mais il le fallait. Et puis bientôt, cela ne me semblerait plus si difficile. Enfin je l’espérais.

- Oui, je vais rester là encore un peu… et puis retourner me plonger dans mes cours… Merci encore en tout cas.


/ Bonne année à toi aussi!... Du coup on s'arrête là?/
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 6 Jan - 13:25

/ Comme tu veux ! J'étais un peu en panne d'idée, c'est tout /
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 6 Jan - 13:55

/ Moi non plus j'ai plus des masses d'idées.../
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 6 Jan - 14:21

/ On a qu'à s'arrêter là alors x) /
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme EmptyLun 6 Jan - 14:30

/Ton rp avec Mathew m'a bien fait rire. Dis lui que je lui en veux pas de me comparer aux pédophiles. Si tout le monde s'entendait bien.. y'aurait aucun intérêt/
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MessageSujet: Re: Un petit moment de calme   Un petit moment de calme Empty

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Un petit moment de calme

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