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Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Que suis-je? Jeu 3 Oct - 21:11 | |
| « Tous les primo arrivants sont priés de se rendre au bureau du commandant McKnight » disait un petit panneau avec une élégante petite flèche à l’entrée de l’Academy. Je déglutit douloureusement. Il m avait fallu plusieurs jours pour trouver le courage de venir ici. Seule.
Sa mère et moi nous étions installées dans l’appartement vide. Nous étions allées acheter des meubles, des vêtements, de la vaisselle, nous avions dépensé une quantité incroyable d’argent au point que je me sentais presque coupable. En même temps, je ne parvenais pas à reconnaître ce lieu où tout était inconnu comme sa maison.
Et ma mère était méconnaissable, elle aussi. Elle ne parlait que peu, elle se laissait guider par sa fille, les yeux hagards, le visage sans expression.
Souvent, elle me demandait de la laisser seule. Alors on se parlait peu, passant le plus clair de leur temps séparées, chacune dans notre chambre. J'avais passé le premier jour à pleurer, des larmes qui n’étaient pas à moi, que ma mère ne pouvait pas verser, dans la solitude. Mais alors que la tristesse de ma mère ne guérissait pas, je commençais à reprendre vie.
J'avais guetté ma mère au détour d’un couloir par une porte entr’ouverte. Je me se sentais comme quelqu’un qui tente d’apprivoiser un animal sauvage. Nous étions parvenues à échanger quelques regards. Et puis j'avais surpris sa mère en train de la regarder dormir. Je réalisais soudain qu’elle avait sans doute déjà fait cela de nombreuses fois par le passé. Je gardai les yeux fermés, pour ne pas lui faire peur. Au fond je savais pourquoi sa mère ne pouvait pas encore croiser mon regard du front, me parler de sa souffrance, me serrer dans ses bras. Parce qu’elle se sentait coupable tout simplement. Mais je n’avais jamais su être en colère, ce n’était aujourd’hui qu’elle allait commencer. J'avais souffert terriblement, mais c’était terminé à présent. Je me sentais comme à l'autre bout d'un tunnel. La seule chose que je voulais était avancer, faire ce qu’Elena m'avait appris. Pour cela, je devais accomplir ce que j'avais échoué à faire pendant toute mon enfance : la sauver de sa peine, héritée d’on ne savait où.
Depuis que je m'étais évanouie quelque chose avait changé. Je sentais toujours le bruissement de la ville au fond de moi menaçant de m'engloutir si une tempête devait éclater. Je sentais la tristesse de sa mère comme un goût amer sur ma bouche. Mais en même temps je me sentais être à l’intérieur de mon corps à nouveau, je sentais de la compassion pour chacun des esprits que je croisais, heureux ou non, tumultueux ou non. J'avais arrêté de se battre contre toutes ces émotions qui m’assaillaient, après tout, il était impossible d'y parvenir. C’était comme si dès l’instant où j'avais accepté tous ces corps étrangers en moi, ils avaient cessé de lutter avec mses propres émotions. Du même coup, tous avaient trouvé une place à l’intérieur de moi. Évidement cet équilibre était plus que fragile. Il m'arrivais parfois de manquer de tomber à la renverse, en pleine rue quand je sentais passer le poids du deuil, la morsure de la colère, mais je me reprenais, le plus souvent.
« Je vais à l’Academy, tu veux venir avec moi ?» avais-je demandé à ma mère d'une tremblante
Elle avait juste secoué la tête avant de disparaître dans le couloir. J'avais soupiré et avait franchi la porte. Il était trop tôt pour emmener ma mère là bas. C’était un lieu où on allait poser des questions sur tout ce qui s’était passé après tout. Où peut-être avait-elle peur de fondre en larmes, en apprenant que sa fille était une mutante? En tout cas elle avait peur.
Et je comprenais. Moi par contre n’avais rien à craindre là bas. Elena lui avait dit qu’il serait bon que j'y aille, alors je n’avais rien à craindre, c’était aussi simple que cela.
J'avais franchi le tumulte émotionnel du trajet avec la boule au ventre malgré tout. Je ne savais pas qui j'allais rencontrer là bas. Les couloirs de l’Academy étaient plutôt déserts. C’était la pleine après-midi. Mes pas résonnaient dans le silence et je craignais d’y réveiller quelque monstre endormi. Et s’ils ne voulaient pas de moi? Et s’ils ne voulaient pas m'aider?
Je me perdit quelque peu, mais j'étais contente de ne croiser personne sur mon chemin. Finalement je tombai sur cette grande porte en bois massif où il était indiqué en lettres dorées «Bureau du Commandant McKnight » J'inspirai et frappai si doucement que je doutais qu’on ait pu m’entendre. Maitrisant mon souffle tant bien que mal, je frappai plus fort. Si je ne trouvais personne, je n’étais pas sûre que je trouverais le courage de revenir. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Lun 7 Oct - 12:21 | |
| // Désolé, c'est un peu court ^^
C'était un jour où j'étais de permanance à l'Academy, même si la plupart des résidents étaient en cours ou en train de travailler, j'avais toujours une multitude de choses à faire, si bien que des fois, j'avais plus l'impression de nager dans la mélasse que de faire quelque chose d'utile. En un sens, c'était une chance que l'on ait pas besoin de moi pour régler un quelconque problème, mais autant ne pas parler trop vite, on ne savait jamais. Je passais ainsi une bonne partie de la matinée à ordonner des dossiers, sans être interrompu. Par moment, j'aurais préféré que quelqu'un vienne m'interrompre... Mais si je ne me chargeai pas de tout cela, qui s'en occuperait ? Personne et je le savais bien. C'était le genre de tâches qui incombait toujours au responsable, après tout.
Je m'interrompis soudainement. J'avais eu l'impression d'entendre un léger bruit. Je n'entendis que le silence pendant quelques secondes, puis quelqu'un frappa à la porte.
- Entrez.
La porte s'ouvrit sur une jeune femme. Elle devait avoir le même âge que Jeyne Swann, à quelque chose près et avait l'air tout aussi peu assurée. Je fermais l'écran de mon ordinateur avant de désigner l'un des sièges à la personne qui venait d'entrer avec un sourire..
- Tu peux t'asseoir si tu veux.
Elle obtempéra, l'air toujours un peu mal à l'aise.
- Est-ce que je peux t'aider ?
Sans doute que oui, vu que personne ne venait ici pour "visiter". Et cette personne était toute aussi mutante que moi, je pouvais le sentir. |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Lun 7 Oct - 21:39 | |
| Avant que j’ai eu le temps de réaliser ce qui était en train de se produire, j’étais entrée avec l’impression de me liquéfier de l’intérieur tellement j’avais peur. Je ne savais pas où j’avais trouvé la force de pousser la porte. Sans doute dans la peur d’être ridicule s’il avait du le faire à ma place. Car à présent que j’étais là, il n’était plus question de faire demi-tour.
Le commandant ferma d’un geste net son ordinateur et me fit signe de m’asseoir avec un sourire.
-Tu peux t’asseoir si tu veux. dit-il
Je ne me le fis pas dire deux fois. Avec l’angoisse il n’était pas garanti que mes jambes me portent encore longtemps. Je tombais sur le siège qu’il me désignait en lissant nerveusement les plis de ma robe.
-Est-ce que je peux t’aider ? demanda-t-il encore.
Je ne répondis pas tout de suite parce que j’étais soudain obnubilée par son esprit. Il ne semblait pas malveillant ou plein d’émotions négatives, il semblait droit, stable, immuable, solide surtout et même lumineux un peu. Mais je me sentais un peu comme s’il venait de me claquer la porte au nez. Plus précisément je me sentais comme au pied d’une forteresse. J’avais rarement été en face de quelqu’un d’aussi impressionnant.
Je regardais le sol réalisant que ma réponse tardait à venir, je forçais mon esprit ralenti par la panique à dire quelque chose. Les mots sortirent difficilement.
-Je pense que oui… soufflais-je.
Je me secouais avec toute la force dont j’étais capable avant de poursuivre.
-Il y a quelques jours à peine… j’ai… enfin je crois que j’ai compris que j’étais une mutante… Je sais qu’en général les gens s’en aperçoivent plus tôt… Enfin…
Je dus reprendre mon souffle.
-Et chez moi… Chez moi on aime pas bien les mutants alors quand je me suis rendue compte de ça… ou que j’ai cru me rendre compte de ça… je me suis enfuie. J’ai trouvé quelqu’un pour m’aider un peu heureusement parce que… j’étais complètement…
Je marquais un temps d’arrêt. Comme je me souvenais de ma confusion de m’être sentie comme au bord de la folie, je me disais que j’avais bien progressé depuis. La ville ne me rongeait plus de l’intérieur, je me tenais face à cet homme sans éprouver complètement ce qu’il éprouvait, en restant un peu moi quelque part. J’avais fait énormément de progrès. Je sentais derrière la barricade infranchissable qu’il m’écoutait toujours alors je poursuivis, essayant de me centrer sur l’essentiel.
-Enfin ce n’est pas important… Vous savez j’ai des antécédents… Je veux dire psychiatriques. Finalement ma mère est venue me trouver quand elle a su pourquoi je m’étais enfuie. Mon père est… devenu fou, il a mis ma mère dehors parce qu’il pensait qu’elle l’avait trompé. Le gène mutant se transmet par les hommes non ?
Je respirais à fond, il fallait finir à présent. Je commençais à me sentir ridicule.
-Maintenant nous sommes dans le doute toutes les deux. Ma mère pense que je ne suis pas une mutante que je me remets juste à délirer comme je l’ai déjà fait par le passé, puisque mon père ne l’est pas. C’est récurent chez moi cette impression de me fondre dans les émotions d’autrui, mon frère dit que c’est un signe classique de la psychose. Mais moi… je commence vraiment à croire que je suis une…empathe je crois que c’est le bon mot… Est-ce qu’il y aurait un moyen d’en avoir la certitude ? Et si je suis bien ce que je crois, j’aurais besoin qu’on m’aide. C’est pour ça que je suis venue ici.
Je finis par lever les yeux, attendant ma sentence seule devant l’épais mur qui se tenait devant moi, m’accrochant comme je pouvais à la bienveillance que je sentais vibrer par derrière.
HJ: Pas de souci c'est pas la longueur qui compte^^Si je décris mal ton esprit dis le moi et je modifie. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 8 Oct - 20:32 | |
| // ça va je pense que t'as bien cerné le personnage. L'adolescente mit un moment à me répondre. Elle devait être timide ou pas très à l'aise. Voire même les deux. Elle fixait le sol. -Je pense que oui… Elle semblait en conflit avec elle-même. C'était souvent le cas des jeunes qui arrivaient ici. -Il y a quelques jours à peine… j’ai… enfin je crois que j’ai compris que j’étais une mutante… Je sais qu’en général les gens s’en aperçoivent plus tôt… Enfin…Elle reprit son souffle. -Et chez moi… Chez moi on aime pas bien les mutants alors quand je me suis rendue compte de ça… ou que j’ai cru me rendre compte de ça… je me suis enfuie. J’ai trouvé quelqu’un pour m’aider un peu heureusement parce que… j’étais complètement…Elle s'arrêta. C'était un peu confus, mais j'arrivais à cerner les grandes lignes. -Enfin ce n’est pas important… Vous savez j’ai des antécédents… Je veux dire psychiatriques. Finalement ma mère est venue me trouver quand elle a su pourquoi je m’étais enfuie. Mon père est… devenu fou, il a mis ma mère dehors parce qu’il pensait qu’elle l’avait trompé. Le gène mutant se transmet par les hommes non ? - En fait, nous ne savons pas exactement d'où vient le gène mutant. Mon fils est un mutant, mais certains parmi nous n'ont pas de parents qui soient... touchés ... par le gène mutant.Mais à ce que je savais, il n'y avait pas eu d'études poussées sur le sujet. Elle respira à fond avant de reprendre. -Maintenant nous sommes dans le doute toutes les deux. Ma mère pense que je ne suis pas une mutante que je me remets juste à délirer comme je l’ai déjà fait par le passé, puisque mon père ne l’est pas. C’est récurent chez moi cette impression de me fondre dans les émotions d’autrui, mon frère dit que c’est un signe classique de la psychose. Mais moi… je commence vraiment à croire que je suis une…empathe je crois que c’est le bon mot… Est-ce qu’il y aurait un moyen d’en avoir la certitude ? Et si je suis bien ce que je crois, j’aurais besoin qu’on m’aide. C’est pour ça que je suis venue ici.Elle leva enfin les yeux sur moi. Je lui fis un sourire. - Non, ce n'est pas de la psychose. Je ne sais pas si tu as déjà croisé d'autres mutants... Mais au bout d'un certain temps, on parvient à remarquer en quelque sorte si une personne est comme nous. Et ce que tu me décris, c'est exactement le fonctionnement de l'empathie.Je me renfonçais dans mon siège. - La particularité de ce type de don c'est que ça appartient au domaine du psyché. Ils sont souvent dur à repérer parce que la personne a tendance à l'intégrer à son comportement. Une personne qui entendrait les pensées, par exemple, aurait l'impression que les gens chuchottent en permanence. Les dons ne se déclarent pas non plus au même moment chez tout le monde. Mais ce n'est pas une anomalie, ni une tare. C'est une part de nous au même titre que la couleur de nos yeux. Tout le monde ici te le dira.Je lui souris. - Si tu es vraiment une empathe, tu peux dire l'état d'esprit dans lequel je me trouve à présent. De façon plus précise si tu es en contact avec moi. Tu veux essayer ?Je lui tendis la main, sans toutefois me faire pressant, c'était à elle de décider. |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mer 9 Oct - 20:08 | |
| Je venais d’apprendre qu’il existait des mutants dont les parents étaient humains. C’était une espèce de choc. Je savais déjà plus ou moins ce que j’étais, mais elle avait pensé rester dans l’incertitude beaucoup plus longtemps. J’avais à peine eu le temps de se faire à l’idée au fond. Je terminais d’expliquer comment j’en étais venue à l’Academy puis j’attendis l’angoisse au ventre qu’il me réponde.
-Non, ce n'est pas de la psychose. Je ne sais pas si tu as déjà croisé d'autres mutants... Mais au bout d'un certain temps, on parvient à remarquer en quelque sorte si une personne est comme nous. Et ce que tu me décris, c'est exactement le fonctionnement de l'empathie.
J’étais soulagée, quelque part. A force de se sentir mal, ma mère m’avait à moitié convaincue que j’étais peut-être bien en train de devenir psychotique. J’avais déjà fait par le passé de grosses crises de mélancolie qui m’avaient poussée jusqu’au délire, je n’avais aucun doute sur le fait que mon état d’alors relevait de la maladie mentale. Mais pour la première fois de ma vie, je savais pourquoi j’étais malade et quoi faire pour ne plus l’être: prendre conscience de ce que j’étais au milieu de me laisser envahir secrètement. En prendre conscience et l’accepter.
- La particularité de ce type de don c'est que ça appartient au domaine du psyché. Ils sont souvent dur à repérer parce que la personne a tendance à l'intégrer à son comportement. Une personne qui entendrait les pensées, par exemple, aurait l'impression que les gens chuchotent en permanence. Les dons ne se déclarent pas non plus au même moment chez tout le monde. Mais ce n'est pas une anomalie, ni une tare. C'est une part de nous au même titre que la couleur de nos yeux. Tout le monde ici te le dira.
Je relevais les yeux vers lui. Je me sentais toujours en face d’un mur, mais je m’y sentais mieux. Après tout tant que je ne cherchais pas à en franchir le seuil j’étais en sécurité.
-Je pense que je dois juste m’habituer à l’idée… j’ai passé mon enfance à entendre des horreurs sur les mutants… Comme je sortais peu de chez moi, j’ai eu peu d’occasions de voir le monde autrement, je suppose.
Il se renfonça dans son siège avant de poursuivre, sentant sans doute qu’il abordait le point délicat.
-Si tu es vraiment une empathe, tu peux dire l'état d'esprit dans lequel je me trouve à présent. De façon plus précise si tu es en contact avec moi. Tu veux essayer?
Je retins un rire. La situation était comique de mon point de vue seulement. Comme il me proposait cela comme un évidence, sur le ton de la gentillesse, son esprit s’était fermé avec encore plus de force. Une grille de plus était tombée devant la porte et des gardes armés patrouillaient soudain sur les tourelles.
Je me reculais un peu sur ma chaise, observant ce sentiment de menace étrange avec une certaine anxiété. Je ne sus pas vraiment comment formuler la chose, mais au bout d’un moment je parvins à dire.
-Je pense que je pourrais… mais ce ne serait pas une très bonne idée.
Je marquais une courte pause et je me tortillais, mal à l'aise. J'espérais qu'il n'allait pas demander plus ample explication.
-En fait… j’ai l’impression que c’est la dernière chose que vous voulez.
Je me demandais si je n’allais pas être ridicule. Après tout, il était facile pour lui de nier. Pire, sans doute ne se rendait-il même pas compte que son esprit se défendait à ce point contre les intrusions ou les émotions. C’était sans doute l’armée qui avait forgé cette forteresse tout autour de lui… Une fois qu’elle était là, il était sans doute compliqué de s’en défaire peu importait toute la bienveillance qui se cachait derrière.
HJ: J'ai un peu improvisé du coup. Dis le moi si tu penses que ça ne correspond pas à ton personnage et je change. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Jeu 10 Oct - 20:24 | |
| J'essayais de rassurer comme je pouvais l'adolescence. Visiblement, toute anormalité avait été dépeinte comme monstruosité dans sa famille. Pas étonnant qu'elle ait autant hésité à venir !
-Je pense que je dois juste m’habituer à l’idée… j’ai passé mon enfance à entendre des horreurs sur les mutants… Comme je sortais peu de chez moi, j’ai eu peu d’occasions de voir le monde autrement, je suppose.
Je hochais la tête, c'était même ... évident. Je lui proposais d'user de son don sur moi. Elle eut l'air un peu... amusée. Elle se recula sur sa chaise. C'était donc un refus. Je repliais mon bras.
-Je pense que je pourrais… mais ce ne serait pas une très bonne idée.
Elle se tut et se tortilla un peu sur sa chaise.
-En fait… j’ai l’impression que c’est la dernière chose que vous voulez.
Je la fixais, un peu surpris. C'était impressionnant, son don avait l'air bien plus développé que ce que j'aurais cru. Je finis par acquiescer.
- Tu as en partie raison.
Je lui souris amicalement.
- Tu as sans doute entendu parler de moi. Durant ma carrière, j'ai vu certaines choses... que je ne souhaite de voir à personne. Etant donné que je n'ai aucune idée de la précision de ton don, je n'étais pas très à l'aise de te le demander. Mais ta réponse me pousse à croire que ton pouvoir est développé à un stade assez avancé. Mais, rassure-toi, ce n'est pas grave. J'imagine que tu as vu... ou senti... mes défenses.
Elle acquiesça doucement.
- Je te le confirme, tu es bien une empathe.
A présent, c'était aussi évident qu'un nez en plein milieu d'une figure.
- C'est un don qui demande beaucoup de maîtrise de soi. Tu sembles comprendre vite les nuances du caractère de la ou des personnes qui t'entourent. Mais un autre aspect à envisager, c'est que tu puisses un jour influencer les émotions de ceux qui t'entourent. Trouver les mots pour réconforter ou mettre en colère, ce genre de choses.
Je marquais une petite pause.
- Quoi qu'on en dise, il peut parfois s'avérer que notre don est un fardeau, notamment lorsqu'on le garde pour soi. Ici, j'essaye d'aider de mon mieux ceux qui viennent. Et ce qui m'importe le plus, c'est le bien être des... académiciens - si on peut les appeler comme ça.
Et à en croire ma soeur, j'en faisais beaucoup trop... Mais c'était ma nature qui le voulait.
- Si tu me disais un peu ce que tu attends de cet endroit, où ce qu'on a pu te raconter ? |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Ven 11 Oct - 22:02 | |
| Je m’étais trouvée dans une situation très paradoxale. D’un côté il m’avait demandé de lire dans son esprit. Mais de l’autre, son esprit semblait refuser tout entier que je fasse une telle chose. Alors je me contenais de lui expliquer qu’il ne valait mieux pas. Je ne savais pas comment il aurait réagit si je l’avais finalement fait. Mais je sentais que ça n’aurait pas été bon pour lui d’être renvoyé à ce qu’il y avait derrière les murs.
-Tu as en partie raison, répondit-il comme je m’expliquais. Il me sourit avant de poursuivre :
-Tu as sans doute entendu parler de moi. Durant ma carrière, j'ai vu certaines choses... que je ne souhaite de voir à personne.
Comme il prononçait ses mots, j’eus une violente nausée, comme un vertige. Une espèce d’évidente horreur était devant moi, mais je ne voyais rien, tout était trop blanc pour y percevoir quelque chose. Ce n’était pas mettable en mots. Ce n’était pas représentable en images. C’était ce qu’il avait vu et qui avait percé ses frontières qui maintenant affaiblis se pensaient comme elles pouvaient avec ces hauts murs. Je tâchais de ne rien montrer parce que je craignais qu’il ne me demande des explications et je savais que ce n’était pas une bonne chose. De toute façon moi-même ne pourrait pas supporter d’être face à cela longtemps. D’ailleurs je manquais une partie de la suite de son discours, pendant que la sensation se résorbait et que je retrouvais mes propres émotions.
….développé à un stade assez avancé. Mais, rassure-toi, ce n'est pas grave. J'imagine que tu as vu... ou senti... mes défenses.
Je hochais la tête plus pour cacher mon trouble qu’autre chose.
-Je te le confirme, tu es bien une empathe.
Cette phrase acheva de me ramener à moi-même. J’étais une empathe. Je ressentais un mélange de peur, de soulagement et je devais bien l’avouer d’enthousiasme. J’étais peut-être une mutante, mais au moins… j’étais quelque chose. Je le laissais poursuivre :
- C'est un don qui demande beaucoup de maîtrise de soi. Tu sembles comprendre vite les nuances du caractère de la ou des personnes qui t'entourent. Mais un autre aspect à envisager, c'est que tu puisses un jour influencer les émotions de ceux qui t'entourent. Trouver les mots pour réconforter ou mettre en colère, ce genre de choses.
Je restais complètement interdite et je bredouillais :
-Vous pensez que je pourrais…influencer les émotions ?
Cette idée me ravissait et me terrorisait à la fois. J’avais toujours cru que je pouvais seulement percevoir. J’avais été si engloutie que je n’imaginais pas pouvoir exercer un contrôle à mon tour sur l’esprit d’autrui. Influencer cela voulait dire que je pouvais guérir ma mère, faire qu’elle apprenne à sourire et à aimer mieux que n’importe qui. Peut-être même que je pouvais faire cela avec mon frère et mon père aussi ou avec d’autres personnes malheureuses. Cela prendrait sans doute du temps, mais si j’avais cela comme but, tout se mettrait soudain à avoir un sens. En même temps je redoutais que ma tristesse, mon anxiété puisse être contagieuse à leur tour. Je craignais d’avoir fait le mal autour de moi, dans ma propre famille, en ayant renvoyé en miroir l’espèce d’impuissance que j’avais ressenti… Sans doute qu’il s’était passé cela aussi. Si mon don était responsable de ma fragilité mentale, il était sans doute aussi responsable de leur peine qui à son tour me rendait fragile… c’était un vrai miracle d’avoir pu sortir de ce cercle vicieux.
-Quoi qu'on en dise, il peut parfois s'avérer que notre don est un fardeau, notamment lorsqu'on le garde pour soi. Ici, j'essaye d'aider de mon mieux ceux qui viennent. Et ce qui m'importe le plus, c'est le bien être des... académiciens - si on peut les appeler comme ça, reprit le commandant pendant que je reprenais mes esprits.
Je lui souris. Je sentais à nouveau sa bienveillance suinter par dessus les murs de la forteresse. Je pouvais faire confiance à cet homme, quoi qu’il se passe.
-Si tu me disais un peu ce que tu attends de cet endroit, où ce qu'on a pu te raconter ?
Avec un amusement certain, je repensais aux commentaires de Chad sur l’Academy et de la méfiance d’Elena. Maintenant que j’avais le commandant en face de moi, je sentais qu’ils avaient tort de croire qu’on voulait du mal aux mutants ici. Je n'avais pas envie de raconter cela à l'homme que j'avais en face de moi parce que c'était une injure à sa générosité. A présent que je savais ce que j’étais, et que je pouvais faire plus que simplement savoir et subir les secrets des autres, ce que j’attendais était clair. Je ne pouvais pas retourner au conservatoire, ni reprendre ma vie ou je l’avais laissé, je n’étais même plus sûre d’en avoir envie. Il me fallait une raison de vivre, un but. Je venais de le trouver.
-Je cherche un endroit où on pourrait m'aider à maîtriser mon don. Je suis dangereuse pour tout le monde si je reste comme ça, alors que si j’apprends, je pourrais sans doute venir en aide à beaucoup de gens. Maintenant que je suis une mutante, il ne me reste rien d’autre mais au fond… cela me suffit amplement.
Je pensais à ma mère, sans doute figée et sans vie dans le canapé, j’inspirais à fond avant d’ajouter.
-J’ai passé ma vie à voir et sentir des gens être tristes. Je veux apprendre à pouvoir faire que ça change.
J’étais en train de faire très précisément ce qu’Elena m’avait appris. Mordre la vie à pleines dents et saisir toutes les occasions. Je ne savais pas où cela me conduirait mais peu importait. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Lun 14 Oct - 20:11 | |
| -Vous pensez que je pourrais…influencer les émotions ? - C'est une possibilité à envisager. On ne peut jamais être à cent pour cent sûrs. Seul le temps nous le dira.
Certains dons mettaient du temps à évoluer, d'autres évoluaient rapidement, il n'y avait rien qui ne puisse nous laisser penser que la balance pencherait d'un côté ou de l'autre. Je lui expliquasi qu'avoir un don n'était jamais facile, c'était la raison d'être de l'Academy, pour aider les mutants. Je lui demandai de me raconter tout ce qu'on avait pu lui dire sur cet endroit. En bien comme en mal.
-Je cherche un endroit où on pourrait m'aider à maîtriser mon don. Je suis dangereuse pour tout le monde si je reste comme ça, alors que si j’apprends, je pourrais sans doute venir en aide à beaucoup de gens. Maintenant que je suis une mutante, il ne me reste rien d’autre mais au fond… cela me suffit amplement.
Je hochais simplement la tête. Aider les gens. Je pouvais aisément le comprendre.
-J’ai passé ma vie à voir et sentir des gens être tristes. Je veux apprendre à pouvoir faire que ça change.
Je lui souris.
- Eh bien, tu es venue au bon endroit. Mais avant d'aider les autres, c'est de toi dont tu dois prendre soin.
C'était ce qui importait le plus. Aider les autres au détriment de soi, ça pouvait très mal finir. C'était pour cela qu'on avait créé le Projet Chimère et l'Academy.
- Est-ce qu'en dehors de ta mère, tu as d'autres personnes pour s'occuper de toi ? Des amis, peut-être ? Le plus important, surtout à ton âge, c'est d'avoir des personnes autour de toi qui te soutiennent et te comprennent. Tu en croiseras aussi ici. Certains viennent ici après les cours ou encore le week-end. C'est un peu comme un internat, si tu préfères.
Un internat façon X-Men. Avec son lot de farceurs et de bêcheurs. Rien à envier avec les séries télés pour ados...
- Tu as peut-être d'autres questions auxquelles je pourrais répondre. |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 15 Oct - 10:35 | |
| Le commandant venait d’émettre l’idée que je pourrais influencer à mon tour les émotions des autres. J’étais partagée à cette idée mais en tout cas je percevais l’urgence de plus en plus grande d’apprendre à maîtriser mon don. Qu’il soit dangereux pour moi était une chose. Qu’il puisse nuire aux autres en était une tout autre.
J’écoutais avec attention quand il m’en dit un peu plus sur l’academy et sur sa fonction. Il me demanda ce que j’étais venu y chercher et ce que j’en avais entendu autour de moi. Je lui expliquais que je voulais me rendre utile. Maintenant que mon don avait déchiré ma famille et fermé les portes du conservatoire c’était la seule chose qui pouvait donner encore un sens à ma vie. Je parlais à demi-mots de mon enfance, je n’avais pas envie d’entrer dans le détail.
- Eh bien, tu es venue au bon endroit. Mais avant d'aider les autres, c'est de toi dont tu dois prendre soin.
J’étais soulagée. Après tout quand j’allais rentrer chez moi, que j’allais expliquer à ma mère que j’étais bel et bien une mutante je n’avais aucune idée de comment elle réagirait. Je doutais qu’elle me mette dehors à présent mais peut-être que les choses seraient trop compliquées pour elle comme pour moi si je devais vivre avec elle. En même temps, l’idée de la laisser seule ne m’enchantait pas plus. Et puis c’était un endroit officiel, une institution qui m’acceptait telle que j’étais avec ma particularité. Ce simple fait me faisait me sentir mieux. Je n’étais pas la seule à avoir besoin d’aide avec ça. Après tout Chad, Billy, ils avaient semblés tellement à l’aise avec ça que je me sentais presque coupable vis à vis d’eux de me sentir si monstrueuse. Aussi, je n’étais pas contre l’idée de prendre soin de moi un peu, dans un premier temps. Je hochais donc la tête et le laissait poursuivre.
- Est-ce qu'en dehors de ta mère, tu as d'autres personnes pour s'occuper de toi ? Des amis, peut-être ? Le plus important, surtout à ton âge, c'est d'avoir des personnes autour de toi qui te soutiennent et te comprennent. Tu en croiseras aussi ici. Certains viennent ici après les cours ou encore le week-end. C'est un peu comme un internat, si tu préfères.
Immédiatement je pensais à Elena et je souris.
- Tu as peut-être d’autres questions auxquels je pourrais répondre, ajouta-t-il après une courte pause.
- En fait… au départ j’étais à deux doigts de devenir folle vraiment quand je suis partie de chez moi. Et je suis tombée sur une fille qui s’appelle Elena. Elle m’a hébergée et s’est occupée de moi jusqu’à ce que ce que ma mère me retrouve. C’est vraiment quelqu’un de super. Elle m’a emmenée au O’Sullivan ou j’ai rencontré un dénommé Billy qui m’a aussi conseillée.
Je baissais un peu les yeux avant de poursuivre, mal à l’aise à nouveau.
- Après… j’ai assez peu d’amis. Je ne sortais pas beaucoup avant… et les gens du conservatoire d’où je me suis faite virée m’avait toujours trouvée… bizarre je pense. Et ma mère… elle est très déprimée. J’ai peur que ce soit trop dur pour elle de m’avoir à ses côtés. J’ai peur aussi… que ce soit trop dur pour moi… En même temps, ça m’inquiète de la laisser toute seule comme ça. Elle va vraiment très mal, mais elle ne voudra jamais se faire aider.
Je me demandais si j’avais d’autres questions, oui j’en avais d’autres mais les poser nécessitait encore d’aborder d’épineux problèmes, je me ratatinais encore d’avantage sur mon siège.
- Oui… est-ce qu’il y a des… cours ici ? J’ai fait une grosse partie de ma scolarité à domicile en fait. Maintenant que j’ai découvert mon don, ce n’est pas envisageable pour moi de retrouver faire des études dans le milieu…normal… Et mon père à refuser de continuer à payer le conservatoire quand il a su ce que j’étais. De toute façon je doute qu’ils me reprennent parce que je n’arrivais plus à suivre. Alors… qu’est ce que je vais maintenant… je veux dire… Quel avenir je peux avoir ? Vous pouvez m’aider avec ça aussi ?
La question était effectivement épineuse. C’était bien joli de vouloir aider les autres avec mon don. Mais je n’allais pas vivre au crochet de l’immense fortune parentale toute ma vie. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 22 Oct - 20:57 | |
| J'essayais de savoir si la jeune femme avait autour d'elle d'autres personnes que sa mère, ainsi que d'autres détails qui me permettraient de mieux comprendre sa situation.
- En fait… au départ j’étais à deux doigts de devenir folle vraiment quand je suis partie de chez moi. Et je suis tombée sur une fille qui s’appelle Elena. Elle m’a hébergée et s’est occupée de moi jusqu’à ce que ce que ma mère me retrouve. C’est vraiment quelqu’un de super. Elle m’a emmenée au O’Sullivan ou j’ai rencontré un dénommé Billy qui m’a aussi conseillée.
Billy... sans doute Billy - ou plutôt William de son vrai prénom - Blake. Le O'Sullivan était son lieu de prédilection, lorsqu'il n'était pas à son travail. Si je ne l'appréciais pas particulièrement, il savait y faire avec les "nouveaux", on ne pouvait pas lui enlever ça. Cela étant, je préférais de loin avoir à faire avec son frère, beaucoup plus... modéré dans ses ardeurs.
- J'ai eu l'occasion de parler avec Billy. Ce n'est pas un mauvais bougre, fis-je avec un petit sourire.
Au moins, elle n'avait pas rencontrer Matthew Rover. ça aurait vraiment été une mauvaise expérience.
- Après… j’ai assez peu d’amis. Je ne sortais pas beaucoup avant… et les gens du conservatoire d’où je me suis faite virée m’avait toujours trouvée… bizarre je pense. Et ma mère… elle est très déprimée. J’ai peur que ce soit trop dur pour elle de m’avoir à ses côtés. J’ai peur aussi… que ce soit trop dur pour moi… En même temps, ça m’inquiète de la laisser toute seule comme ça. Elle va vraiment très mal, mais elle ne voudra jamais se faire aider. - Je crois qu'au contraire, c'est une bonne chose que tu sois avec elle. Et c'est normal d'avoir peur. C'est toujours difficile au départ.
Elle sembla se ratatiner dans son siège, comme si elle voulait disparaitre.
- Oui… est-ce qu’il y a des… cours ici ? J’ai fait une grosse partie de ma scolarité à domicile en fait. Maintenant que j’ai découvert mon don, ce n’est pas envisageable pour moi de retrouver faire des études dans le milieu…normal… Et mon père à refuser de continuer à payer le conservatoire quand il a su ce que j’étais. De toute façon je doute qu’ils me reprennent parce que je n’arrivais plus à suivre. Alors… qu’est ce que je vais maintenant… je veux dire… Quel avenir je peux avoir ? Vous pouvez m’aider avec ça aussi ?
Ouille. Je ne pouvais pas vraiment décider à sa place.
- Il n'y a pas de cours ici, même si les étudiants qui sont au lycée ou à la fac se retrouvent parfois ici pour faire des devoirs communs.
Je lui fis un petit sourire encourageant.
- Tu peux toujours intégrer le lycée en ville, ou faire des cours par correspondance. Si tu as un soucis, les élèves qui résident ici pourraient t'aider si tu rencontrais des problèmes. Il y a une option musique au lycée, mais ça risque d'être assez différent du conservatoire.
J'étais presque certains qu'elle pourrait s'entendre avec Jeyne.
- Je peux t'aider à trouver ce que tu veux réellement faire, mais en aucun cas décider à ta place. Cependant, je pense qu'avec ton don, tout ce qui touche aux interactions sociales. Après, qu'est-ce qui te plait en dehors de la musique ? Quels sont tes centres d'intérêts ? Tu sais, tu peux avoir l'avenir que tu souhaites. |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mer 23 Oct - 18:55 | |
| McKnight m’aidait à faire l’inventaire des soutiens dans ma vie. La liste était courte. Mais je n’en souffrais pas. Après tout, de ma vie je n’avais jamais eu autant d’amis. J’en avais une. C’était à la fois nouveau et merveilleux. Restait la question de ma mère. Rester avec elle ? Partir ? Supporterait-elle de me voir mutante ? Supporterais-je de la voir si triste, elle qui au fond avait toujours tenu le choc en toutes circonstances ?
-Je crois qu'au contraire, c'est une bonne chose que tu sois avec elle. Et c'est normal d'avoir peur. C'est toujours difficile au départ.
J’avais envie de l’écouter. Si on ne tenait pas compte de tout cela, moi, je voulais rester avec ma mère, pour qu’au moins il reste quelque chose de notre famille.
Je décidais d’y penser et j’abordais l’épineux problème de mon avenir, non sans une certaine honte.
-Tu peux toujours intégrer le lycée en ville, ou faire des cours par correspondance. Si tu as un soucis, les élèves qui résident ici pourraient t'aider si tu rencontrais des problèmes. Il y a une option musique au lycée, mais ça risque d'être assez différent du conservatoire.m’expliqua-t-il.
Effectivement, si je décidais de continuer dans la musique, une option musique de lycée ne me suffirait pas. Après tout j’avais fait déjà deux années de conservatoire, dans le but d’en faire mon métier. Le lycée était derrière moi.
Sans doute me fallait-il trouver une autre voix. Cela m’aurait brisé le cœur si je n’avais pas connu Elena, si elle ne m’avait pas dit que je pourrais chanter avec elle au Croco Deal. Il allait juste falloir renoncer temporairement à l’idée des cours. Il allait falloir que je continue seule.
Je me tue et attendis la suite.
- Je peux t'aider à trouver ce que tu veux réellement faire, mais en aucun cas décider à ta place. Cependant, je pense qu'avec ton don, tout ce qui touche aux interactions sociales. Après, qu'est-ce qui te plait en dehors de la musique ? Quels sont tes centres d'intérêts ? Tu sais, tu peux avoir l'avenir que tu souhaites.
Quels étaient mes centres d’intérêts ? Voilà une question que je ne m’étais jamais posée. Mais ça n’était pas si compliqué. L’art d’abord, la musique surtout. Mais il allait être difficile d’en vivre. Sinon ce qui m’occupait pour le moment c’était mon don. Après tout, je venais d’en décider d’en faire quelque chose, que je pourrais aider les gens avec. Une idée me vint tout à coup. J’aurais sans doute hésiter à la formuler à voix haute s’il n’avait pas ajouter « Tu peux avoir l’avenir que tu souhaites. » C’était la première fois qu’on me disait autre chose que « Tu n’es bonne à rien. »
-Je ne sais pas trop… j’ai surtout envie de faire quelque chose d’utile. Je me dis que… compte tenu de mes dons, je pourrais peut-être faire des études de psychologie par correspondance… Je n’arriverais pas à me concentrer si je suis au milieu des gens…
Je me sentais mieux. J’avais tracé un chemin devant moi. Moi-même. Je souris à Mcknight pour lui montrer que sa générosité avait porté ses fruits.
HJ: C'est court... mais j'avais pas grand chose d'autre à dire... |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 5 Nov - 9:44 | |
| J'essayais d'aider l'adolescente à trouver ce qu'elle pourrait faire de sa vie à présent. Je lui dis ce qu'il m'arrivait de répondre à l'un ou l'autre des membres de l'Academy. Elle était maîtresse de son destin. Ce n'était pas aux autres de décider pour elle, tout au plus, on pouvait lui donner des conseils.
-Je ne sais pas trop… j’ai surtout envie de faire quelque chose d’utile. Je me dis que… compte tenu de mes dons, je pourrais peut-être faire des études de psychologie par correspondance… Je n’arriverais pas à me concentrer si je suis au milieu des gens…
Elle me fit un sourire.
- Je pense que c'est une bonne idée.
Après tout, c'était rare de savoir ce qu'on veut faire de sa vie à cet âge-là.
- L'un des jeunes qui vient ici prend des cours du soir, à la fac. Il étudie en médecine, mais il pourra peut-être t'aider un peu, il a étudié un peu la psychologie. Il s'appelle Danny.
Il n'était pas méchant comme gars, et s'il était parfois immature, j'étais quand même certain qu'il aiderait Lyra si elle avait besoin d'un coup de main.
- Tu as besoin d'autre chose peut-être ? |
| | | Lyra L. James Messages : 141 Date d'inscription : 12/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 5 Nov - 16:46 | |
| Je venais d’exposer l’idée que je pourrais peut-être faire des études de psychologie par correspondance. Elle m’était venue comme ça, cette idée, tout d’un coup. Et maintenant que je la regardais de plus près, je me rendais compte que c’était la seule chose logique à faire. Je n’étais plus perdue, j’étais à la sortie du virage que venait de prendre ma vie, de retour en ligne droite. Restait à faire face maintenant.
-Je pense que c’est une bonne idée commenta Mc Knight.
Et voilà qu’il venait de me donner un grand coup d’accélérateur. C’était une bonne idée. Il y avait une vie après la musique, même si je n’allais pas arrêter d’en faire pour autant. Surtout, il y avait une vie après la mutation.
J’hochais la tête, espérant ainsi montrer ma détermination. Je venais de faire un choix, un choix qui m’appartenait vraiment. J’aimais la musique, énormément, mais si j’avais été autorisée à en faire, c’était surtout parce que j’étais douée pour ça. Pas parce que je l’avais simplement décidé. Mais que je sois douée ou non pour cerner les concepts de la psychologie. J’y arriverais, j’irais au bout parce que je l’avais décidé.
-L'un des jeunes qui vient ici prend des cours du soir, à la fac. Il étudie en médecine, mais il pourra peut-être t'aider un peu, il a étudié un peu la psychologie. Il s'appelle Danny.
J’étais assez enthousiaste à l’idée de rencontrer d’autres mutants et en même temps effrayée. Peur d’être ridicule surtout. J’avais grandis en vase clos et sa conversation avec Elena et Billy lui avait bien montré qu’il y avait beaucoup de codes sociaux qu’elle ne comprenait pas.
-Danny… répétais-je pour mémoriser son nom.
-Tu as besoin d’autre chose ? Me demanda encore Mc Knight.
-Euh… je crois que non…
Effectivement je n’avais besoin de rien d’autre. Je savais ce que j’étais et où j’allais, je savais ce qu’il me restait à affronter. Je savais à qui demander de l’aide si j’en avais besoin. Cet endroit était exactement ce qu’il m’avait fallu.
Je me levais, peu désireuse de l’embêter plus que de raison. Je n’étais pas habituée à ce qu’on fasse autant pour moi. J’aurais voulu qu’il ait le même don que moi pour pouvoir sentir ma gratitude, mais je me contentais de lui sourire encore une fois.
-En tout cas… merci…
Faute de mieux… il restait toujours les mots. |
| | | Terrence L. McKnight To Protect and to Serve Messages : 78 Date d'inscription : 22/05/2013
| Sujet: Re: Que suis-je? Mar 5 Nov - 21:42 | |
| Je donnais encore d'autres conseils à l'adolescente, notamment de ne pas hésiter à aller voir Danny qui pourrait peut-être l'aider. Elle répéta le nom pour le mémoriser. J'étais assez content de voir que comparé à son attitude en arrivant, il y avait déjà un sacré progrès. Je lui demandais si elle avait besoin d'autre chose.
-Euh… je crois que non…
Elle finit par se lever, l'air un peu embarrassée.
-En tout cas… merci…
Elle sourit, sincèrement.
- De rien. Je suis là pour ça.
Et je préférai de loin voir que je servais à quelque chose de concret en aidant des néophytes.
- Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me contacter ou à venir ici. Tu verras qu'ici tout le monde s'entraide.
Je la raccompagnais ensuite jusqu'à la sortie. |
| | | | Sujet: Re: Que suis-je? | |
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